Avant, pendant, après : décryptez ce chaos émotionnel qui vous submerge et découvrez comment reprendre le contrôle quand la tempête éclate.
Description
Savez-vous VRAIMENT ce qui se passe en vous quand un conflit éclate ?
Cette colère qui surgit sans prévenir, cette tristesse profonde qui vous submerge, ce mélange d'accablement et de honte qui vous rend confus, épuisé, impuissant face à l'autre.
Les conflits ne sont jamais de simples désaccords - ce sont des expériences profondément émotionnelles. Et pourtant, combien d'entre vous savent vraiment identifier ce qu'ils ressentent dans ces moments-là ?
Dans cet épisode, découvrez :
♠ Le terreau invisible : ces signaux d'alerte que vous ignorez AVANT que le conflit n'explose
♠ La métaphore de l'iceberg : pourquoi la partie visible n'est que 10% du problème
♠ Le détournement amygdalien : ce qui se passe dans votre cerveau quand vous "perdez le contrôle"
♠ Culpabilité vs honte : comprendre cette distinction CAPITALE qui change tout
♠ Les émotions cache-misère : pourquoi votre colère masque souvent votre tristesse ou votre peur
Chez RESOV'CO, nous observons chaque jour que les conflits les plus destructeurs ne sont pas ceux où il y a forcément le plus d'enjeux matériels ou financiers. Ce sont ceux où les dimensions psychologiques, émotionnelles, identitaires et symboliques n'ont jamais été traitées.
ATTENTION : Sans intelligence émotionnelle, aucune négociation ne fonctionne vraiment. Les techniques juridiques et organisationnelles sont nécessaires mais PAS suffisantes.
Vous repartez avec 2 outils concrets pour commencer DÈS AUJOURD'HUI à naviguer dans cette tempête émotionnelle et éviter que vos émotions ne créent exactement ce que vous redoutez.
Chapitres de l'Épisode :
[00:25] Introduction : Les émotions au cœur du conflit
Comment les reconnaître avant, pendant et après
[03:12] Avant le conflit : Le terreau invisible
Ces signaux d'alerte que vous ignorez jusqu'à la surchauffe
[05:35] La métaphore de l'iceberg
La partie immergée : émotions et besoins non satisfaits
[08:39] Les strates émotionnelles complexes
Quand tout se mélange : schémas, traumas et tempérament
[10:48] Pendant le conflit : Le chaos intérieur
Le détournement amygdalien prend le contrôle
[14:06] Le cerveau reptilien aux commandes
Pourquoi raisonner quelqu'un en crise est impossible
[15:33] Après le conflit : Le silence lourd
Culpabilité, honte, ressentiment et opportunité de réparation
[19:00] Comment agir concrètement ?
2 outils puissants : la nomination et le bouton pause
[22:21] Les conflits complexes
Pourquoi l'accompagnement devient indispensable
[23:39] Récapitulatif et défi
Devenez un détective de vos propres émotions
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Transcription
Les émotions au cœur du conflit : Comment les reconnaître avant, pendant et après
Bienvenue dans cet épisode d'Au Cœur du Conflit, le podcast pour décrypter, comprendre et gérer vos conflits avec stratégie. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière ce qui se passe vraiment en vous quand un conflit se prépare, éclate puis laisse des traces.
Points clés de cet épisode
[00:00:25] Introduction : Les émotions au cœur du conflit
Comment les reconnaître avant, pendant et après
[00:03:12] Avant le conflit : Le terreau invisible
Ces signaux d'alerte que vous ignorez jusqu'à la surchauffe
[00:05:35] La métaphore de l'iceberg
La partie immergée : émotions et besoins non satisfaits
[00:08:39] Les strates émotionnelles complexes
Quand tout se mélange : schémas, traumas et tempérament
[00:10:48] Pendant le conflit : Le chaos intérieur
Le détournement amygdalien prend le contrôle
[00:14:06] Le cerveau reptilien aux commandes
Pourquoi raisonner quelqu'un en crise est impossible
[00:15:33] Après le conflit : Le silence lourd
Culpabilité, honte, ressentiment et opportunité de réparation
[00:19:00] Comment agir concrètement ?
2 outils puissants : la nomination et le bouton pause
[00:22:21] Les conflits complexes
Pourquoi l'accompagnement devient indispensable
[00:23:39] Récapitulatif et défi
Devenez un détective de vos propres émotions
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Une expérience émotionnelle profonde
Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver au cœur d'un conflit sans vraiment comprendre ce qui se passait pour vous ? Peut-être une colère qui surgit sans prévenir, une tristesse profonde qui vous submerge alors que tout semblait anodin, ou encore ce mélange d'accablement et de honte qui s'entrelacent jusqu'à vous rendre confus, épuisés, impuissants face à l'autre.
Les conflits, qu'ils soient familiaux, professionnels ou amicaux, ne se résument jamais à une simple opposition d'opinion. Ce sont avant tout des expériences profondément émotionnelles. Et pourtant, combien d'entre vous savent vraiment identifier ce qu'ils ressentent dans ces moments-là ? Combien d'entre nous nous ont appris à décoder ces signaux que notre corps et notre psyché nous envoient ?
Chez RESOV'CO, nous observons chaque jour que les conflits les plus destructeurs ne sont pas ceux où il y a forcément le plus d'enjeux matériels ou financiers. Non. Ce sont ceux où les dimensions psychologiques, émotionnelles, identitaires, symboliques et existentielles n'ont jamais été traitées.
Un conflit, ce n'est jamais juste un désaccord. C'est quand les réactions psycho-émotionnelles prennent le dessus. C'est quand on ne peut plus penser clairement. C'est quand tout se mélange.
Aujourd'hui, nous allons plonger au cœur de ce qui fait l'essence même du conflit : les émotions. Nous allons voir comment elles s'invitent avant même que le conflit n'explose, comment elles s'enchevêtrent pendant l'affrontement, puis comment elles laissent des traces après la crise.
Avant le conflit : Le terreau invisible
Les émotions primaires comme signaux d'alerte
On pense souvent que le conflit démarre au moment de la dispute, du désaccord, du reproche formulé. Mais en réalité, tout commence bien plus tôt, dans une zone grise où les émotions s'installent, parfois à bas bruit, souvent en silence.
Avant que le conflit ne devienne explicite, vous ressentez probablement des émotions primaires : la peur d'être incompris, la frustration devant une injustice ressentie, la tristesse de ne pas être reconnu, l'agacement face à un comportement répété.
Ces émotions jouent un rôle d'alerte. Elles sont des signaux d'un besoin non satisfait, d'un schéma relationnel activé ou d'une blessure ancienne qui se réveille. Oui, cela explique pourquoi certaines personnes ont systématiquement des conflits avec la plupart des gens. Généralement, ce sont des gens qui ont beaucoup de difficultés personnelles et qui ne savent souvent pas comment réguler leurs émotions. Ils ne se comprennent pas.
Ces signaux sont comme des voyants qui s'allument sur un tableau de bord. Le problème, c'est que nous avons tendance à les ignorer jusqu'à ce que le moteur surchauffe.
Prenons l'exemple d'une réunion professionnelle. Votre idée est rejetée sans ménagement. Ce que vous ressentez d'abord, avant même de répondre, c'est sans doute de la déception, puis une montée de colère, peut-être un sentiment d'injustice ou la honte de ne pas avoir su convaincre. Et ces émotions peuvent rester enfouies. Mais elles conditionnent déjà votre posture, votre façon d'interpréter la suite. Et des fois, la suite, c'est plusieurs jours après.
La métaphore de l'iceberg
Ce phénomène est parfaitement illustré par ce que nous appelons la métaphore de l'iceberg. La partie visible, c'est le sujet du conflit. Par exemple, Marc ne répond pas aux appels de sa sœur Sophie pour organiser le planning de leur maman vieillissante. Mais la partie immergée, bien plus massive, ce sont les émotions et les besoins non satisfaits de Marc : son besoin de reconnaissance, de soutien, de sécurité, et sa peur de l'abandon.
Très vite, d'autres couches émotionnelles apparaissent. Ce n'est plus seulement de la colère, mais aussi de la culpabilité d'en vouloir à l'autre, de la peur de perdre la relation, ou encore de la honte d'avoir été mise à mal devant un groupe. Ces émotions secondaires que je ressens à propos de ce que je ressens sont complexes. Elles sont souvent difficiles à identifier sans un vrai travail sur soi.
⚠️Dans les conflits familiaux, par exemple, il n'est pas rare d'éprouver à la fois de la tristesse de ne pas être entendu, et de la rancœur face à une injustice ancienne. Ces deux émotions se recouvrent parfois d'une chape d'indifférence de façade pour tenir bon.
Revenons à Sophie. Dans les semaines qui précèdent le conflit avec son frère Marc, elle ressent un mélange complexe. Il y a d'abord l'agacement (Marc ne répond jamais), puis la frustration qui monte (pourquoi je dois tout gérer seule ?), puis la tristesse (mon frère ne m'aide pas), et par-dessus tout ça, une couche de culpabilité (je ne devrais pas lui en vouloir, il a sa vie, il a ses contraintes).
Ça vous parle ? Ces émotions qui s'empilent, qui se contredisent parfois, qui vous épuisent avant même que le conflit n'éclate.
Les strates émotionnelles complexes
Quand plusieurs enjeux s'enchevêtrent
Dans les conflits complexes, vous savez, ceux où plusieurs enjeux s'enchevêtrent (pouvoir, reconnaissance, loyauté, identité, émotion, mais aussi questions financières, organisationnelles ou juridiques), ce terreau émotionnel est d'autant plus riche. Et les émotions d'autant plus difficiles à démêler.
Parfois, vous ne savez même plus ce qui vous appartient vraiment. Est-ce votre colère d'aujourd'hui ou celle que vous portez depuis l'enfance ? Est-ce la peur de décevoir ou le besoin de contrôler ? Est-ce que cette tristesse vient de la situation actuelle ou est-ce qu'elle réactive un deuil ancien, une blessure d'abandon ?
Vos émotions aujourd'hui sont le résultat de plusieurs strates : les faits objectifs de la situation présente, vos schémas appris dans l'enfance, votre degré de maîtrise des processus émotionnels et cognitifs, vos traumas éventuels, et votre tempérament.
Ça vous parle ? Cette impression que tout est mélangé, que vous ne savez plus d'où vient quoi ? C'est dans ces situations que l'accompagnement extérieur pour les conflits prend tout son sens. Seul, il est très difficile de distinguer ce qui vient de l'événement présent, de vos schémas appris, de votre histoire ou de votre tempérament.
Chez RESOV'CO, nous sommes spécialisés dans ces conflits complexes où tout est entremêlé. Nous avons développé une approche qui accorde une grande partie de l'attention aux dimensions psychologiques, émotionnelles, identitaires, existentielles, relationnelles et symboliques, tout autant qu'aux dimensions matérielles, financières, organisationnelles et juridiques.
En fait, nous avons observé que des proportions correspondent à la réalité des conflits complexes : il y a à peu près 70% de notre attention sur les problématiques psychologiques, relationnelles, émotionnelles, identitaires, voire symboliques, et 30% sur les dimensions matérielles, financières, organisationnelles et juridiques, où les règles sont beaucoup plus claires, où il y a de nombreux experts.
En tout cas, nous pouvons vous aider à clarifier d'où viennent exactement vos émotions et à vous permettre une véritable et durable régulation émotionnelle indispensable dans les situations de désaccord.
Pendant le conflit : Le chaos intérieur
Le déferlement des émotions primaires
Arrive le temps de l'affrontement. Ici, les émotions montent, changent, s'enchevêtrent et parfois explosent. Que se passe-t-il pendant le conflit ? Bien souvent, c'est le chaos intérieur. Beaucoup se sentent submergés ou dépassés par ce qui se joue.
Reprenons l'exemple de Sophie et Marc. Le conflit éclate lors d'un repas de famille. Marc dit à Sophie : « Franchement, tu te stresses pour rien, maman va très bien. » Et là, c'est le déferlement.
Pendant le conflit, ce sont d'abord les émotions simples, dites primaires, qui vont prendre le dessus :
- Colère, sentiment d'injustice ou de non-respect
- Peur d'être rejeté, de perdre la face, d'être abandonné
- Tristesse de constater la rupture ou l'incompréhension
- Dégoût devant un comportement perçu comme inacceptable
- Surprise quand la réaction de l'autre dépasse ce qu'on avait anticipé
Ces émotions sont souvent intenses, brutes, difficiles à maîtriser. Vous vous sentez peut-être en colère, mais au fond il y a souvent une tristesse ou une peur qui n'ose pas dire son nom. La tristesse est souvent cachée derrière le masque de l'agressivité.
Sophie explose : « Me stresser pour rien ? Mais tu ne fais jamais rien. C'est facile de dire ça quand tu te repousses sur moi. »
La colère : une émotion cache-misère
L'émotion qui apparaît au premier plan est la colère, comme souvent dans les conflits. Mais vous voyez, la colère c'est une émotion fascinante. Elle est comme un panneau indicateur très bruyant et lumineux. Elle signale presque toujours qu'une de vos valeurs fondamentales a été bafouée ou qu'une de vos limites a été franchie.
Mais elle est aussi une émotion cache-misère. Elle est socialement plus acceptable, souvent et surtout pour certains. Il est plus acceptable la colère que d'exprimer sa vulnérabilité.
Rapidement, ces émotions pures vont se transformer, se mélanger, s'amplifier mutuellement. Par exemple, derrière la colère, il peut y avoir une honte profonde (je ne devrais pas me mettre dans cet état). Sous la peur, il y a souvent une culpabilité (je ne devrais pas ressentir ça). Parfois même, vous ressentez de la colère contre votre propre tristesse ou de la peur de votre propre colère.
Si on pouvait mettre le conflit sur pause et décortiquer la colère de Sophie, que trouverait-on juste en dessous ? De la tristesse profonde de ne pas se sentir vu, entendu et aimé par son frère, de la peur intense de devoir affronter seule la maladie de sa mère, et un immense sentiment d'impuissance.
Ce mélange, pendant le conflit, crée un brouillard émotionnel. Vous n'arrivez plus à penser clairement, à distinguer ce qui vient de l'autre, de vous, de la situation elle-même. Les paroles fusent dans tous les sens.
Le détournement amygdalien
C'est le détournement amygdalien dont parlent souvent les scientifiques. C'est le chaos des émotions. Vous voyez, l'amygdale c'est une petite structure dans notre cerveau reptilien qui prend le contrôle. Elle perçoit une menace (l'invalidation, l'injustice) et déclenche une réaction de survie : attaquer, fuir, se figer.
Le cortex préfrontal, lui, est notre cerveau rationnel. Il est mis sur la touche. Il n'y a plus de place pour la nuance, seulement pour la réaction. Le reconnaître est fondamental. Pendant une crise, vous n'interagissez pas avec une personne rationnelle, mais avec un système limbique en état d'alerte.
⚠️Tenter de raisonner quelqu'un en pleine crise de colère est aussi efficace que de tenter d'expliquer le code de la route à une voiture qui dérape sur du verglas.
Pendant le conflit, nous sommes souvent aveuglés par notre propre colère et par celle de l'autre. Nous ne voyons que l'agression, la partie visible de l'iceberg de l'autre.
Marc, en réponse à la colère de Sophie, pourrait se sentir attaqué et réagir lui-même avec colère, créant une escalade et réagissant lui-même avec ses propres émotions enfouies depuis longtemps. Il pourrait aussi se sentir coupable ou triste, mais ses émotions seraient probablement masquées par une posture défensive.
Après le conflit : Le silence lourd
Le paysage émotionnel transformé
Après le conflit, les voix se sont tues. Le repas de famille est terminé. Chacun est reparti de son côté. Le silence qui suit un conflit est rarement un silence de paix. C'est un silence lourd, épais, chargé d'émotions non résolues. C'est la phase après, et elle est tout aussi importante que ce qui précède. Car c'est de là qu'il y a des possibilités.
Chez Sophie, le paysage émotionnel a encore changé. La colère chaude a peut-être laissé la place à la culpabilité : « J'ai crié devant tout le monde. J'ai tout gâché. J'ai été trop dure. »
Culpabilité vs honte : une distinction capitale
La culpabilité se concentre sur un acte : « J'ai fait quelque chose de mal. » Puis vient la honte : « Je suis une mauvaise sœur, une personne colérique. Qu'est-ce qu'ils doivent penser de moi ? »
La honte est plus profonde, elle se concentre sur l'identité. « Je suis mauvaise ». Cette distinction est capitale. La culpabilité dit « j'ai fait une erreur ». La honte dit « je suis l'erreur ». L'une est réparable, l'autre attaque votre essence même.
Nous consacrerons un épisode entier aux émotions complexes, comme la honte et la culpabilité. Elles sont au cœur de nombreux conflits internes et relationnels. Et nous verrons comment apprendre à les traverser sans se laisser submerger.
Le ressentiment : un poison lent
Le ressentiment, c'est autre chose. C'est une colère froide qui s'installe dans la durée. « Je ne lui pardonnerai pas sa remarque. Il ne se rend compte de rien. » Le ressentiment, c'est un poison lent qui maintient le conflit en vie, même en silence, et le ressentiment peut durer très longtemps.
La tristesse, elle, est toujours là, peut-être plus apparente maintenant que la colère est retombée. La tristesse de la distance, du fossé qui se creuse.
Du côté de Marc aussi, on pourrait trouver de la rancœur (« elle m'a humilié »), de la confusion (« je ne comprends pas pourquoi elle a réagi comme ça »), ou peut-être une pointe de culpabilité qui commence à émerger.
Un carrefour décisif
Cette phase est un carrefour : soit les émotions négatives s'enquistent, créant des non-dits et préparant le terrain pour un prochain conflit encore plus violent, soit cette phase devient une opportunité, une opportunité de digérer ce qui s'est passé et éventuellement de réparer.
C'est ici que la conscience de ses propres émotions devient un super pouvoir. Si Sophie peut se dire « OK, je ressens beaucoup de culpabilité pour avoir crié, mais sous ma colère il y avait surtout une immense tristesse et une grande peur. C'est ça mon vrai message », alors elle détient la clé pour ouvrir la communication avec Marc sur une base bien plus constructive.
Ensuite, il va falloir accepter de faire preuve de sa propre vulnérabilité. Mais c'est encore une autre histoire.
Comment agir concrètement ?
Deux outils simples mais puissants
Maintenant que nous avons fait ce voyage, vous vous dites peut-être : « C'est bien de comprendre, mais concrètement je fais quoi ? » C'est la question la plus importante. Voici juste deux outils, simples mais puissants à expérimenter dès aujourd'hui.
Je dis bien expérimenter parce que c'est en pratiquant qu'on apprend.
Premier outil : Le pouvoir de la nomination
Les neurosciences ont montré quelque chose de fascinant. Le simple fait de mettre un mot sur une émotion (« Là je ressens de la frustration », « Je sens de la peur qui monte ») active notre cortex préfrontal, le cerveau rationnel. En nommant l'émotion, vous commencez déjà à calmer l'amygdale.
Au lieu de dire « Je suis en colère », essayez : « Je ressens de la colère ». Cette petite nuance crée une distance. Vous n'êtes pas l'émotion, vous êtes celui ou celle qui la ressent. C'est une différence capitale. Cela vous redonne du pouvoir : l'émotion n'est plus votre identité, elle devient une information, un signal à décoder.
Deuxième outil : Le bouton pause
Lorsque vous êtes en plein détournement amygdalien pendant le conflit, le meilleur réflexe n'est pas de contre-attaquer, mais d'appuyer sur pause. C'est incroyablement difficile, mais c'est une compétence qui se travaille. Nous avons beaucoup de techniques pour contrôler l'impulsivité. Bien sûr, il va falloir de l'entraînement. C'est un outil très puissant par rapport au conflit.
Cela peut prendre la forme d'une phrase simple :
- « Écoute, je sens que l'émotion est trop forte, j'ai besoin de dix minutes avant qu'on continue. »
- « Ce que tu me dis me touche beaucoup, j'ai besoin de digérer, on en reparlera. »
Cette pause n'est pas une fuite, c'est un acte de protection, pour vous, pour l'autre et pour la relation. C'est le temps nécessaire pour que votre cerveau rationnel revienne en ligne. Parce que vous vous souvenez, quand l'amygdale est aux commandes, le cortex préfrontal est hors service. Il faut entre 15 et 20 minutes pour qu'il reprenne le contrôle. La pause, c'est ce temps de récupération.
ATTENTION : ces exercices sont des points de départ. Dans les conflits complexes, et nous sommes spécialisés chez RESOV'CO dans ces conflits où il y a plusieurs enjeux enchevêtrés, l'analyse nécessite souvent un regard extérieur qui s'y connaît bien.
L'accompagnement dans les conflits complexes
Pourquoi vous aurez besoin d'aide
Selon nous, vous aurez besoin d'un accompagnement pour être sûr que les techniques que vous utiliserez sont bien appropriées à votre situation particulière. Car chaque conflit, chaque situation est unique. Et ce qui fonctionne pour l'un ne fonctionne pas forcément pour l'autre.
Il faut analyser d'où viennent exactement vos émotions : des faits, de vos schémas appris, de votre maîtrise ou non des processus émotionnels et cognitifs, de trauma, de votre tempérament, etc., pour pouvoir vous accompagner vers une véritable et durable régulation émotionnelle.
C'est exactement là que réside toute la complexité. Dans un conflit simple, vous pourriez peut-être vous débrouiller seul avec ces outils. Mais dans les conflits complexes, ceux où il y a plusieurs enjeux qui s'entremêlent (pouvoir, reconnaissance, loyauté, identité, finance, organisation, etc.), il devient presque impossible de démêler seul les fils émotionnels.
Parce que ces émotions sont entrelacées, elles interagissent entre elles, elles se nourrissent les unes les autres. Et seule, il est difficile de démêler ce chaos, cet enchevêtrement.
Les cercles vicieux émotionnels
Les émotions créent ce que nous appelons des cercles vicieux. Vous créez exactement ce que vous redoutez. Votre peur de l'abandon provoque des comportements qui poussent l'autre à s'éloigner. Votre besoin de contrôle génère de la résistance. L'ego s'en mêle et on s'enferme dans des dynamiques dont on ne sort plus.
Les émotions ne sont pas nos ennemis dans un conflit. Elles sont des messagères. La peur nous signale un danger. La colère nous signale une limite franchie. La tristesse nous signale une perte. Apprendre à écouter leur message plutôt que se laisser submerger par leur volume, voilà tout l'enjeu.
Récapitulatif et défi
Ce que nous avons vu aujourd'hui
Récapitulons rapidement ce que nous avons vu aujourd'hui. Nous avons exploré ce qui se passe avant, pendant et après un conflit sur le plan émotionnel.
AVANT LE CONFLIT : le terreau invisible
- Les émotions primaires comme signaux d'alerte
- L'entremêlement des émotions secondaires
- La métaphore de l'iceberg : la partie visible du conflit n'est que la pointe émergée
PENDANT LE CONFLIT : la tempête
- Les émotions primaires explosent
- Le détournement amygdalien prend le contrôle
- La colère masque souvent toutes les autres émotions, et bien souvent la peur et la tristesse
- C'est le cerveau reptilien qui commande, pas le cerveau rationnel
APRÈS LE CONFLIT : le champ de bataille émotionnel
- Culpabilité, honte, ressentiment, tristesse
- C'est là que tout peut soit s'enquister, soit devenir une opportunité de réparation
Et vous repartez avec des outils :
- Le pouvoir de la nomination pour apaiser l'amygdale
- Le bouton pause pour laisser le temps au cerveau rationnel de revenir en ligne
Mais nous pensons que le plus important, c'est de comprendre que sans intelligence émotionnelle, il n'y a pas de stratégie qui fonctionne vraiment. Il n'y a pas de négociation qui fonctionne vraiment. Dans la négociation, il y a d'ailleurs énormément d'intelligence émotionnelle à avoir.
Les techniques juridiques, l'organisation, c'est nécessaire, mais pas suffisant. Si on ne traite pas le psycho-émotionnel, vous en avez toujours gros sur la patate comme on dit.
Si vous sentez que vos émotions sont trop entremêlées, que vous n'arrivez pas à démêler ce qui vient de quoi (des faits, de vos schémas appris, de votre histoire, de votre tempérament), n'hésitez pas à nous contacter chez RESOV'CO pour y voir plus clair. Nous proposons des accompagnements personnalisés en analyse, conseil, coaching et médiation qui vous aident à faire l'analyse et la transformation de vos conflits.
Votre défi
D'ici notre prochain épisode, je vous lance un petit défi. Essayez d'observer vos émotions au moins une fois par jour. Devenez un détective de vos propres émotions. Vous serez surpris de tout ce que vous allez découvrir.
C'était « Les émotions au cœur du conflit », un épisode d'Au cœur du conflit. Pour aller plus loin, retrouvez la transcription de cet épisode et d'autres ressources sur mon site resovco.fr. Merci de votre écoute. À très bientôt pour de futurs épisodes sur les émotions et prenez soin de vous.
Karine BIAVA - RESOVCO (2025)
Consultante, coach et médiatrice en résolution de conflits
RESOV'CO Cabinet de Conseils et de Coaching en gestion de conflits – Cabinet de Médiation
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