Podcast : 3. Quelle PEUR vous bloque vraiment dans les conflits ?

Publié par Karine Biava
Le 28/11/2025

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3. Quelle PEUR vous bloque vraiment dans les conflits ?

Découvrez pourquoi vous êtes bloqué face à certains conflits alors que l'enjeu semble gérable, et comment votre histoire transforme chaque négociation en combat pour votre survie émotionnelle. (Suite dans l'épisode 4)

Description

Votre cœur s'accélère avant une négociation importante. Votre gorge se serre. Une voix murmure "et si je perds tout ?" Ce n'est pas le conflit qui vous bloque, c'est la peur du pire. Mais de quel pire parlez-vous vraiment ?
Dans cet épisode, nous explorons le mécanisme fascinant de la peur du pire : ce n'est pas le conflit lui-même qui vous paralyse, mais la peur de ce qui pourrait arriver. Et surtout, nous révélons que tout le monde ne craint pas la même chose.

VOUS ALLEZ DÉCOUVRIR :

La distinction cruciale entre peur rationnelle et peur irrationnelle (ancrée dans une menace réelle vs amplifiée par votre perception)
La différence entre peur liée à l'objet du conflit (perdre de l'argent, un poste) et peur symbolique (perdre votre dignité, votre valeur, votre place)
Comment les événements marquants de votre vie créent des sensibilités qui transforment chaque situation en menace existentielle
Les schémas appris dans l'enfance qui s'activent aujourd'hui : "Si je ne suis pas parfait, on va me rejeter"
Pourquoi Marc, entrepreneur de 45 ans, ne négocie plus un pacte d'associés mais se protège contre un abandon
Comment Sophie transforme une négociation professionnelle en confirmation qu'elle est invisible
Le mécanisme insidieux : votre peur psychologique transforme l'enjeu pratique en combat pour votre identité
Les 3 questions essentielles pour faire la part des choses entre peur réelle et peur symbolique

Cet épisode révèle ce qui vous paralyse vraiment et vous donne les premières clés pour distinguer vos peurs et reprendre le contrôle. Parce que vos peurs ne sont pas des ennemis, elles sont des messagères.
SUITE dans l'épisode 4

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Transcription

La peur du pire : comprendre ce qui vous paralyse vraiment dans les conflits

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Au Cœur du Conflit. Aujourd'hui, la peur du pire. Comprendre ce qui vous paralyse vraiment dans les conflits. Si vous êtes en conflit ou si le sujet vous intéresse, écoutez jusqu'au bout. Vous y trouverez des clés essentielles.

Points clés de cet épisode
[00:24] Introduction : Quand la peur prend le volant
Le mécanisme qui vous paralyse dans les conflits
[00:41] L'histoire de Marc
Comment un entrepreneur transforme une négociation en drame familial
[03:16] Les visages multiples de la peur
Peur rationnelle vs irrationnelle, peur de l'objet vs peur symbolique
[05:35] Les peurs liées aux enjeux pratiques
Juridiques, financiers, organisationnels : comment les traiter rationnellement
[07:39] Quand la couche psychologique s'ajoute
Comment les peurs rationnelles deviennent irrationnelles
[09:08] Les peurs psychologiques et symboliques
Quand votre histoire s'invite dans vos conflits
[10:36] Les trois sources des peurs symboliques
Événements marquants, schémas appris, loyautés invisibles
[13:28] Comment ces peurs transforment le conflit
Marc, Sophie : exemples concrets de mécanismes en action
[16:15] Commencer à faire la part des choses
Les 3 questions essentielles pour distinguer vos peurs
[20:20] Exercice pratique
Identifier vos peurs pour ne plus être leur prisonnier
[22:29] Conclusion : Vos peurs sont des messagères
Écouter et comprendre pour retrouver la liberté
Cliquez sur le timing pour commencer le chapitre. La lecture commencera 1s après.

Quand la peur prend le volant

Vous vous êtes déjà trouvé dans cette situation : vous devez avoir une discussion importante, peut-être avec votre patron, un associé, un membre de votre famille. Et avant même de commencer, quelque chose se noue en vous. Votre cœur s'accélère, vos mains deviennent moites, votre gorge se serre. Une petite voix murmure : "Et si ça tourne mal ? Et si je perds tout ?"
Et vous, à quel conflit vous pensez là maintenant ? Qu'est-ce que vous redoutez vraiment ?

Aujourd'hui, nous allons explorer un mécanisme fascinant, un mécanisme que nous observons dans presque tous les conflits que nous accompagnons chez RESOV'CO : la peur du pire. Pas n'importe quelle peur, la peur qui vous paralyse, qui sabote vos négociations, qui vous fait dire exactement ce qu'il ne fallait pas.
Et voici ce qui est fascinant : ce n'est pas vraiment le conflit qui vous bloque, vous m'entendez bien, ce n'est pas le conflit lui-même, c'est la peur de ce qui pourrait arriver, la peur du pire scénario. Mais de quel pire exactement ? Parce que c'est là que ça devient intéressant. Tout le monde ne craint pas la même chose.

L'histoire de Marc : quand la négociation devient drame familial

Laissez-moi vous parler brièvement de Marc, entrepreneur, 45 ans, associé avec son frère dans une entreprise familiale. Ils doivent renégocier leur pacte d'associés. Sur le papier, c'est technique : répartition des bénéfices, prise de décision, stratégie.

push_pinMarc ne dort plus depuis trois semaines. Il révise ses chiffres obsessionnellement, prépare des arguments, anticipe des scénarios catastrophes.

Mais Marc ne dort plus depuis trois semaines. Il révise ses chiffres obsessionnellement, prépare des arguments, anticipe des scénarios catastrophes. Et quand arrive la réunion, Marc a ce ton, vous voyez, ce ton défensif, presque agressif, comme s'il s'attendait à être trahi. Résultat : son frère se braque. La discussion tourne au drame. Marc ressort en se disant : "Tu vois, je le savais, il veut me mettre dehors."
Mais qu'est-ce que Marc redoutait vraiment ? De perdre des parts dans l'entreprise ? Ou de perdre sa place dans la famille ?

On va revenir à Marc tout à l'heure, mais d'abord comprenons quelque chose de fondamental : tant qu'on ne comprend pas quelle peur nous habite, on ne peut pas la traiter.

Les visages multiples de la peur

Dans notre pratique chez RESOV'CO, nous observons que la peur du pire n'est pas une peur unique. Ce n'est pas LA peur, ce sont DES peurs différentes qui ne fonctionnent pas de la même façon et qui ne se traitent donc pas de la même façon non plus.
Première grande distinction à faire : est-ce une peur rationnelle ou irrationnelle ? Vous voyez la nuance. Une peur rationnelle, c'est une peur ancrée dans une menace réelle. Une peur irrationnelle, c'est une peur qui amplifie ou déforme la réalité.
Tenez, exemple concret. Vous êtes en conflit avec votre employeur sur votre poste.
Peur rationnelle : "Si cette négociation échoue, je peux perdre mon emploi. Je n'aurai plus de revenus pendant quelques mois." C'est une peur fondée sur des conséquences réelles possibles.
Peur irrationnelle : "Si cette négociation échoue, je ne retrouverai JAMAIS de travail. Je vais finir à la rue. Je ne vaux rien." Vous voyez comment la peur a amplifié le scénario, comment elle a transformé "perdre cet emploi" en drame existentiel.

Deuxième distinction, encore plus importante : est-ce une peur liée à l'objet du conflit ou une peur symbolique ? C'est crucial, je répète parce que c'est crucial.

push_pinL'objet du conflit, c'est ce sur quoi vous négociez en apparence. La peur symbolique, c'est la menace que vous percevez pour votre valeur, votre reconnaissance, votre existence.

L'objet du conflit, c'est ce sur quoi vous négociez en apparence : un budget, une décision, un partage de tâches. La peur symbolique, c'est la menace que vous percevez pour votre valeur, votre reconnaissance, votre existence.
Autrement dit, est-ce que vous avez peur de perdre quelque chose de concret ou est-ce que vous avez peur de perdre votre dignité, votre place, votre identité ?

Les peurs liées aux enjeux pratiques

Parlons d'abord des peurs liées aux vrais enjeux pratiques : les enjeux juridiques, financiers, organisationnels. Parce que ces peurs-là existent. Nous ne sommes pas en train de dire que tout est dans la tête.
Vous êtes en conflit avec un fournisseur qui ne respecte pas le contrat. Vous avez peur des conséquences juridiques, d'un procès coûteux, de perte d'argent. C'est une peur réelle, fondée.
Vous êtes en désaccord avec vos associés sur une réorientation stratégique. Vous avez peur que l'entreprise perde des parts de marché, que vos salariés soient licenciés, que vous fassiez faillite. Peur réelle.
Vous êtes en tension avec votre hiérarchie sur une réorganisation ? Vous avez peur de perdre votre poste, votre statut, votre salaire ? Peur réelle.

Ces peurs-là, comment on les traite ? On les traite de façon rationnelle. On analyse les risques réels. On se pose ces questions :

  • Quelle est la probabilité que ce scénario se réalise ?
  • Quels sont les vrais enjeux chiffrables ?
  • Quelles sont mes options concrètes ?

Et puis on négocie, on négocie intelligemment. Cela s'apprend. Nous pouvons vous transmettre des techniques de négociation. Même avec des experts, si vous voulez, ça peut être nécessaire. Il est important parfois de solliciter un avocat pour le juridique, un comptable pour le financier, un consultant en organisation pour le structurel. On reste dans le rationnel. On calcule, on propose, on ajuste.

⚠️ Mais attention, parce que voilà ce que nous observons chez RESOV'CO : même quand les peurs sont rationnelles, même quand les enjeux sont concrets, il y a presque toujours une couche psychologique qui s'ajoute, qui amplifie, qui déforme, suivant votre tempérament, suivant votre histoire.

Quand la couche psychologique s'ajoute

Reprenons l'exemple du conflit avec votre employeur sur votre poste. Oui, perdre votre emploi, c'est une vraie conséquence. Vous aurez moins d'argent pendant un temps. Vous devrez chercher autre chose. C'est contraignant. Peur rationnelle.
Mais si cette peur rationnelle se transforme en "Je ne vaux rien", "Je suis un raté", "Je ne retrouverai jamais rien", "Tout le monde va me juger", alors on a basculé. On n'est plus dans la peur de l'enjeu pratique. Soit on a rajouté une peur irrationnelle par rapport à l'enjeu pratique, soit on est carrément dans la peur symbolique. La peur symbolique est une peur, souvent irrationnelle.
Et vous, dans vos conflits, est-ce que vous arrivez à distinguer la peur de perdre quelque chose de concret et la peur de perdre, par exemple, votre valeur ?

Récapitulons ce qu'on vient de voir. Il y a les peurs rationnelles, ancrées dans des menaces réelles. On les traite par l'analyse, la négociation intelligente, les experts. Et il y a les peurs symboliques. Et celles-là, elles fonctionnent différemment.

Les peurs psychologiques : quand votre histoire s'invite

Alors encore une fois, une peur réelle est déclenchée par un danger physique et concret. Une peur symbolique, c'est une peur médiatisée par la pensée, c'est-à-dire que le danger n'est pas corporel ni présent, mais il y a une représentation interne, un sens donné à la situation.

push_pinLes peurs symboliques sont ces peurs qui amplifient tout, qui transforment un désaccord professionnel en menace existentielle. Elles renvoient souvent à un danger psychique.

Ces peurs symboliques, ce sont ces peurs qui amplifient tout, qui transforment un désaccord professionnel en menace existentielle. Les peurs symboliques renvoient souvent à un danger psychique.

En général, ces peurs symboliques reposent sur un mécanisme d'interprétation. C'est le sens qu'une personne va donner à une situation. C'est pourquoi on parle de peur symbolique. Elle met en jeu des représentations internes, non un danger concret. Mais pour autant, ces peurs symboliques sont très puissantes.

Dans notre pratique, nous observons plusieurs sources à ces peurs psychologiques.

Les trois sources des peurs symboliques

D'abord, les événements marquants de votre vie
Un licenciement brutal il y a dix ans, un divorce difficile, une trahison professionnelle, une humiliation publique. Ces événements laissent des traces, ils créent des sensibilités.
Vous voyez, si vous avez vécu une trahison importante dans le passé, chaque fois qu'un associé prend une décision sans vous consulter, même anodine, votre alarme interne se déclenche : "Attention, trahison en vue", même si cette fois, ce n'en est pas une.

Ensuite, il y a les schémas appris
Les patterns que vous avez construits souvent dans l'enfance, parfois à l'âge adulte. Des croyances profondes sur vous-même et sur le monde :

  • "Si je ne suis pas parfait, on va me rejeter."
  • "Si je montre ma vulnérabilité, on va en profiter."
  • "Si je ne contrôle pas tout, je vais tout perdre."

Prenons un exemple. Vous avez grandi dans une famille où l'amour était conditionnel. On vous aimait si vous réussissiez, si vous étiez sage, si vous correspondiez aux attentes. Vous avez appris ce schéma : "Ma valeur dépend de ma performance."
Résultat aujourd'hui à 40 ans dans votre entreprise : chaque fois qu'un projet que vous portez est critiqué, vous ne vivez pas une simple discussion professionnelle, vous vivez une remise en question de votre valeur. Parce que le schéma ancien s'active : "Si ma performance est critiquée, je ne vaux rien."

Et puis il y a les loyautés
Les loyautés invisibles, familiales, culturelles. Vous reproduisez des schémas que vous avez observés, que vous avez intégrés sans même vous en rendre compte.
Votre père était en conflit permanent avec ses associés, toujours sur la défensive, et vous, sans le savoir, vous reproduisez ce schéma.
Ou bien vous venez d'une famille où les conflits étaient tabous, où il fallait tout garder sous silence pour préserver la paix. Et aujourd'hui, dans vos conflits professionnels, vous avez une peur panique de la confrontation, parce que confronter, c'est trahir cette loyauté familiale implicite : "On ne se dispute pas."

Vous voyez ce qu'on vient de parcourir. On a d'abord vu les peurs rationnelles liées aux vrais enjeux pratiques, les peurs réelles. Les peurs irrationnelles aussi, puis on a vu comment s'ajoutent donc ces peurs irrationnelles et psychologiques, celles qui viennent de votre histoire. Et ces peurs-là, elles ne se traitent pas avec un expert-comptable ou un avocat. Elles se traitent autrement.

Comment ces peurs transforment le conflit

Maintenant, voici ce qui est fascinant : ces peurs psychologiques ne restent pas gentiment dans un coin, elles transforment complètement votre façon de percevoir et de vivre le conflit.

Reprenons l'exemple de Marc, notre entrepreneur du début. Vous vous souvenez ? Marc et son frère doivent renégocier leur pacte d'associés. En apparence, l'enjeu est organisationnel et financier : comment on partage les bénéfices ?
Mais Marc a vécu quelque chose à 12 ans. Son père est parti du jour au lendemain, sans explication, sans prévenir. Abandon brutal. Marc a appris un schéma : "Les gens que j'aime peuvent disparaître sans prévenir. Je ne peux pas faire confiance."
Alors aujourd'hui, dans cette négociation avec son frère, qu'est-ce qui se passe ? Marc ne négocie plus seulement un pacte d'associés. Il se protège contre un abandon. Chaque fois que son frère propose quelque chose, Marc entend : "Je prépare mon départ, je vais te laisser", même si ce n'est pas ça du tout.

push_pinL'enjeu organisationnel est devenu un terrain de survie émotionnel. Marc ne peut plus calculer rationnellement, il est en mode protection : il doit empêcher l'abandon à tout prix.

L'enjeu organisationnel, le pacte d'associés, est devenu un terrain de survie émotionnel. Marc ne peut plus calculer rationnellement, il ne peut plus être flexible, il ne peut plus écouter. Il est en mode protection, en mode "Je dois empêcher l'abandon à tout prix".

Autre situation : Sophie
Sophie, cadre dans une entreprise, doit négocier son évolution de carrière avec sa direction. L'enjeu pratique : un changement de poste, une augmentation des responsabilités, négociation classique.
Mais Sophie a grandi dans une famille où elle était l'enfant invisible. Ses parents valorisaient sa sœur aînée, brillante, charismatique. Sophie a appris : "Je ne compte pas, on ne me voit pas."
Alors dans cette négociation professionnelle, qu'est-ce que Sophie vit ? Chaque fois que la direction ne répond pas tout de suite à sa demande, chaque fois qu'on lui demande de patienter, Sophie entend : "Tu ne comptes pas, tu n'es pas prioritaire, tu es invisible."

L'enjeu professionnel est devenu une confirmation de son schéma ancien. Résultat : Sophie va soit insister lourdement, devenir pénible pour être enfin vue, soit se retirer en silence en se disant "De toute façon je ne compte pas". Dans les deux cas, elle ne négocie plus intelligemment, elle réagit depuis sa peur symbolique ou psychologique.

⚠️ Vous voyez le schéma ? La peur psychologique transforme l'enjeu pratique du conflit. Ce qui devrait être une négociation rationnelle devient un combat pour votre identité, votre valeur, votre survie émotionnelle. Et là, vous ne pouvez plus être habile, vous êtes en mode réflexe.

Commencer à faire la part des choses

Alors comment on commence à démêler tout ça ? Comment faire la différence entre une peur rationnelle, une peur irrationnelle et une peur symbolique ? Entre l'enjeu pratique et l'enjeu symbolique ? Comment fait-on la part des choses ?

Chez RESOV'CO, bien évidemment, nous vous accompagnons. Mais nous allons, là, vous proposer de commencer par vous poser ces questions, questions simples mais puissantes.
Prenez un conflit en cours, là, maintenant, et demandez-vous :

Première question : Qu'est-ce que je risque vraiment de perdre de concret, de matériel, de chiffrable ? Un emploi, de l'argent, un contrat ? Une position ? Soyez factuelle. Qu'est-ce qui est vraiment en jeu sur le terrain visible ?

Deuxième question : Si je perdais cela, quelles seraient les vraies conséquences pratiques ? Pas les catastrophes imaginaires, les vraies conséquences. Je devrais chercher un autre emploi ? Je devrais réduire mes dépenses pendant quelques mois ? Je devrais renégocier avec d'autres partenaires ? Restez dans le concret.

Troisième question, et c'est celle-là qui change tout : Au-delà de ces conséquences pratiques, qu'est-ce que j'ai vraiment peur de perdre sur le plan symbolique ? Qu'est-ce qui est plus psychologique ? Qu'est-ce qui dépend de moi, c'est-à-dire un autre ne ressentirait pas la même chose, ne penserait pas la même chose ? Qu'est-ce qui n'est pas mesurable ? Ma dignité ? Ma place ? Le sentiment d'être respecté, d'être aimé, d'être compétent, d'exister ?

push_pinLa peur la plus forte, celle qui vous paralyse vraiment, ce n'est pas la peur de perdre 20% de votre chiffre d'affaires, c'est la peur de perdre votre valeur, votre reconnaissance, votre sentiment d'exister.

Et là souvent vous allez découvrir quelque chose. La peur la plus forte, celle qui vous paralyse vraiment, ce n'est pas la peur de perdre 20% de votre chiffre d'affaires, c'est la peur de perdre votre valeur, votre reconnaissance, votre sentiment d'exister.

Marc, notre entrepreneur, s'il se posait ces questions, il réaliserait : "Oui, je peux perdre quelques parts dans l'entreprise. Conséquences pratiques : un peu moins de revenus, un peu moins de contrôle. Gérable. Mais ce qui me terrifie vraiment, c'est de perdre ma place dans la famille. D'être exclu par mon frère."

Récapitulation

Donc, ce qu'on vient de voir dans cet épisode :
Il y a les peurs rationnelles, liées aux vrais enjeux pratiques. On les traite par l'analyse et la négociation intelligente et il existe des techniques.
Il y a les peurs irrationnelles et dans ces peurs irrationnelles, il y a les peurs symboliques, liées à votre histoire de vie, vos schémas appris, vos loyautés. Les peurs irrationnelles, en fait, ce sont des peurs qui sont liées aux perceptions que l'on a, à nos pensées. Les peurs symboliques sont liées à nos pensées, nos perceptions, qui sont elles-mêmes liées à notre histoire de vie, à nos schémas appris, à nos loyautés.
Pour commencer à traiter ces peurs-là, il faut d'abord les identifier. Donc au début, il faut faire la part des choses entre ce qui est réel et ce qui est symbolique.

Et la vraie question devient alors, une fois que vous avez identifié les peurs symboliques : comment vous faites pour ne plus être leur prisonnier ? Comment vous neutralisez leur pouvoir de paralysie ? Et comment vous devenez plus habile dans vos négociations ?

C'est exactement ce qu'on verra dans le prochain épisode. Nous explorerons le retournement stratégique : comment accepter le pire pour reprendre le pouvoir. C'est une technique, il y en a bien d'autres, et nous vous accompagnons là-dessus au cabinet RESOV'CO.
En fait, comment ces peurs spécifiques, les blessures anciennes, s'activent et vous font créer exactement ce que vous redoutez ? Et surtout, comment vous en libérer ? C'est intéressant.

Exercice pratique

Alors nous vous proposons un petit exercice. D'ici là, ce que nous vous proposons de faire : prenez un conflit en cours dans votre vie. Prenez dix minutes, vraiment, dans le calme. Et posez-vous les trois questions dont on a parlé :

  • 1. Qu'est-ce que je risque vraiment de perdre de concret ?
  • 2. Quelles seraient les vraies conséquences pratiques ?
  • 3. Qu'est-ce que j'ai peur de perdre sur le plan symbolique ? Ma dignité ? Ma place ? Ma valeur ? Qu'est-ce qui est intangible ?

Écrivez les réponses, soyez honnête avec vous-même et observez. Observez quelle peur est la plus forte. Observez si votre peur est proportionnée à l'enjeu réel ou si elle est amplifiée par votre histoire.

Si vous avez du mal à faire cet exercice, alors peut-être un accompagnement, peut-être avec le cabinet RESOV'CO, est nécessaire. Bien sûr, cet exercice seul ne règle pas tout, mais il peut créer une première distance, une première lucidité. Vous pouvez y arriver seul, vous pouvez avoir besoin d'un accompagnement. Mais c'est le début de tout.

Si vous sentez que ces peurs gouvernent vos conflits et que vous n'arrivez pas à démêler tout ça seul, n'hésitez pas à nous contacter. Nous proposons des accompagnements personnalisés qui vous aident à faire cette analyse en profondeur.
Pour plus d'informations : www.resovco.fr

Et si vous avez des questions, des situations dont vous aimeriez qu'on parle dans un prochain épisode, vous pouvez aussi nous écrire. Vos questions nourrissent votre réflexion et la nôtre aussi.

Conclusion : Vos peurs sont des messagères

Avant de nous quitter, laissez-nous vous laisser avec cette idée : vos peurs ne sont pas des ennemis, elles sont des messagères. Elles vous disent quelque chose d'important sur ce qui compte vraiment pour vous, sur vos zones de vulnérabilité, sur votre histoire. Les écouter et les comprendre, c'est le premier pas vers la liberté.

Rendez-vous dans le prochain épisode pour découvrir comment neutraliser ces peurs et reprendre le pouvoir dans vos conflits.
C'était "La peur du pire. Comprendre ce qui vous paralyse", un épisode d'Au cœur du conflit. Merci de votre écoute.

Karine BIAVA - RESOVCO (2025)

Consultante, coach et médiatrice en résolution de conflits

RESOV'CO Cabinet de Conseils et de Coaching en gestion de conflits – Cabinet de Médiation

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