Podcast : 4. Comment NEUTRALISER certaines de vos PEURS et reprendre le pouvoir

Publié par Karine Biava
Le 28/11/2025

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4. Comment NEUTRALISER certaines de vos PEURS et reprendre le pouvoir

Peur d'abandon, de rejet, de trahison ... les 7 blessures relationnelles qui transforment votre perception du conflit et apprenez le retournement stratégique pour cesser de créer ce que vous redoutez. (Début dans l'épisode 3)

Description

Marc négocie un pacte d'associés, mais c'est son enfance abandonnée qui pilote ses réactions. Sophie demande une promotion, mais c'est l'enfant invisible qui parle. Ces peurs symboliques transforment chaque négociation en combat pour votre survie émotionnelle.
Cet épisode approfondit la compréhension des peurs symboliques et vous donne une technique puissante pour les neutraliser : le retournement stratégique inspiré des stoïciens.

VOUS ALLEZ DÉCOUVRIR :
• Les 4 types de peurs superposées : réelle rationnelle, irrationnelle sur l'objet, symbolique sur l'objet, symbolique dans les interactions
• Les 7 blessures relationnelles qui transforment votre perception : abandon, rejet, humiliation, disqualification identitaire, trahison, injustice, non-reconnaissance
• Le cercle vicieux fatal : plus vous craignez le pire, plus vous créez exactement ce que vous redoutez (prophétie autoréalisatrice)
• Le retournement stratégique : accepter pleinement votre pire scénario pour lui ôter son pouvoir de paralysie
• Comment l'abandon transforme "élargissons l'équipe" en "tu vas être exclu"
• Comment le rejet transforme "quelques erreurs dans ce rapport" en "tu es incompétent devant tout le monde"
• Comment la trahison transforme "j'ai discuté avec un investisseur" en "il complote dans mon dos"
• Les 4 transformations concrètes : authenticité accrue, écoute approfondie, flexibilité stratégique, stabilité émotionnelle
• Le principe clé : celui qui a le moins peur de perdre détient le plus de pouvoir dans une négociation

Cet épisode vous libère de la paralysie et vous montre comment devenir radicalement plus efficace dans vos conflits. Parce que votre valeur ne dépend pas de l'issue de cette négociation.
DÉBUT dans l'épisode 3.

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Transcription

Comment les peurs liées aux blessures d'enfance agissent dans vos conflits ?

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Au Cœur du Conflit.
Aujourd'hui, neutraliser la peur du pire et reprendre le pouvoir dans vos négociations. Si vous êtes en conflit ou si le sujet vous intéresse, écoutez jusqu'au bout. Vous découvrirez comment transformer votre relation au conflit. C'est parti !

Points clés de cet épisode

[00:37] Récapitulatif : Les visages multiples de la peur
Les 4 types de peurs superposées dans un conflit
[03:28] Les sources des peurs symboliques
Événements marquants, schémas appris, traumas, blessures relationnelles
[06:40] Les 7 blessures relationnelles (partie 1)
Abandon, rejet : comment elles transforment votre perception
[08:51] Les 7 blessures relationnelles (partie 2)
Humiliation, disqualification identitaire : l'ego sous attaque
[11:08] Les 7 blessures relationnelles (partie 3)
Trahison, injustice, non-reconnaissance : les peurs de confiance
[12:43] Comprendre les mécanismes
Comment ces peurs créent des menaces qui ne sont pas dites
[13:16] Le cercle vicieux et la prophétie autoréalisatrice
Comment vos peurs créent exactement ce que vous redoutez
[14:28] Le retournement stratégique
Accepter le pire pour lui ôter son pouvoir de paralysie
[16:06] Exemple concret : Marc accepte son pire scénario
Du mode survie à la négociation intelligente
[17:13] Devenir plus habile : les 4 transformations
Authenticité, écoute, flexibilité, stabilité émotionnelle
[18:53] Faire la différence : les questions essentielles
4 questions pour distinguer peurs rationnelles et symboliques
[20:27] Comment travailler sur ces peurs
Les 3 niveaux d'intervention : émotionnel, cognitif, identitaire
[22:31] La transformation de Marc
Comment il a négocié depuis un lieu de force intérieure
[23:36] Exercices pratiques de la semaine
Identifier votre peur symbolique et faire l'exercice du pire scénario

Cliquez sur le timing pour commencer le chapitre. La lecture commencera 1s après.

Récapitulatif : les quatre types de peurs dans un conflit

Tout d'abord, on va faire un petit récapitulatif. Les visages multiples de la peur. La semaine dernière, on a exploré un territoire complexe : les différents visages de la peur dans les conflits. Et on a vu que toutes les peurs ne sont pas de même nature. Récapitulons rapidement où on en est.
D'abord, il y a les peurs réelles, rationnelles, généralement sur les enjeux qu'on va dire classiques : les enjeux matériels, financiers, juridiques, organisationnels. Alors les peurs réelles rationnelles, parfois c'est clair, vous êtes menacé, vous risquez vraiment quelque chose de concret.
Par exemple, vous êtes associé d'une petite entreprise, le chiffre d'affaires chute, vous avez peur de perdre votre emploi. Cette peur est utile, elle alerte, elle vous dit : attention, il y a un vrai danger pratique ici.
On la traite par l'analyse, par la négociation intelligente, avec des techniques de négociation. On peut traiter ce type de problématiques avec des experts : avocats, experts-comptables, etc.
Ensuite, il y a les peurs réelles, mais irrationnelles. La peur reste liée à quelque chose de concret, mais vous exagérez le danger. "Si je réponds à mon patron, je vais tout perdre, je vais être viré immédiatement", alors que, objectivement, c'est peu probable. Vous amplifiez le risque. Ici, on va vous aider à recaler l'évaluation du risque, à tester, à vérifier, à ajuster votre perception.
Et puis il y a ce qui est plus subtil : les peurs symboliques, qu'on a pu appeler aussi les peurs plus psychologiques. Vous ne craignez pas seulement que ça se passe mal sur l'objet du conflit, vous craignez par exemple d'être rejeté, vous avez peur de ne plus rien valoir, d'être abandonné.

push_pinCes peurs-là ne viennent pas de l'enjeu actuel, elles viennent de votre histoire de vie. Elles peuvent sembler irrationnelles car le danger n'est pas tangible, mais elles sont rationnelles pour vous dans votre histoire.

Ces peurs-là ne viennent pas de l'enjeu actuel, elles viennent de votre histoire de vie. Elles peuvent sembler irrationnelles car le danger n'est pas tangible, pas chiffrable, mais elles sont rationnelles pour vous dans votre histoire. Par contre, quelqu'un d'autre avec un autre vécu n'aurait pas les mêmes peurs. Ce sont donc pour vous des peurs psychologiques réelles qui pilotent vos comportements. Et ça, c'est ce qu'on va explorer en profondeur aujourd'hui.
Pour résumer, dans un conflit, vous pouvez avoir quatre types de peurs qui se superposent :

  • 1. Peur réelle rationnelle sur l'objet du conflit
  • 2. Peur irrationnelle sur l'objet du conflit
  • 3. Peur symbolique sur l'objet du conflit
  • 4. Peur symbolique dans vos interactions avec l'autre partie pendant les échanges

Distinguer ces 4 types fait une vraie différence, parce que vous pouvez alors décider avec plus de liberté, non sous l'emprise d'une peur ancienne qui n'a rien à voir avec l'enjeu réel.

Aujourd'hui, on va plonger dans ces peurs symboliques, ces peurs psychologiques. D'où elles viennent ? Comment elles transforment votre perception ? Et surtout, comment vous pouvez neutraliser leur pouvoir de paralysie ?

Les multiples sources des peurs symboliques

Alors, d'où viennent ces peurs symboliques ? Ces peurs symboliques, ces peurs psychologiques, d'où viennent-elles exactement ? On a commencé à en parler dans le podcast précédent. Elles viennent de votre histoire personnelle. Mais attention, c'est important de comprendre que les sources sont multiples.
Il y a d'abord les événements marquants de votre vie : un licenciement brutal, un divorce douloureux, une trahison professionnelle majeure, une humiliation publique. Ces événements créent des zones de sensibilité. Si vous avez vécu une trahison grave, chaque fois qu'un partenaire prend une décision sans vous consulter, votre alarme interne se déclenche, même si cette fois, ce n'est pas une trahison.
Il y a ensuite ce qu'on appelle les schémas. Des schémas que vous avez construits, souvent dans l'enfance, parfois plus tard. Des croyances profondes sur vous-même et le monde qui se sont installés.
Par exemple, un schéma de dépendance : "Je ne peux rien faire sans l'approbation des autres. Je ne suis pas capable seule." Ou un schéma d'imperfection : "Si je ne suis pas parfait, on va me rejeter."
Tenez, vous avez grandi dans une famille où l'amour était conditionnel à la réussite. Vous avez construit ce schéma : "Ma valeur dépend de ma performance." Aujourd'hui, dans vos conflits professionnels, chaque critique devient une menace pour votre valeur. Ce n'est pas une blessure d'humiliation à proprement parler, c'est un schéma de performance qui s'active.
Il y a aussi les traumas. Des expériences traumatiques qui laissent des traces. Par exemple, vous avez vécu un conflit dans le passé qui a complètement dégénéré, qui a eu des conséquences graves. Vous avez été attaqué violemment, publiquement. Ce trauma crée une hypersensibilité. Dès qu'un conflit commence, votre corps réagit comme si le trauma allait se reproduire. Vous êtes en alerte maximale.
Et puis il y a ce qu'on appelle les blessures relationnelles, cette blessure fondamentale par rapport au conflit : abandon, rejet, humiliation, disqualification identitaire, trahison, injustice, non-reconnaissance.
Ces blessures sont un exemple, un cadre pour comprendre ces peurs symboliques. Mais ce n'est pas le seul, comme nous l'avons vu précédemment. On peut avoir des peurs symboliques qui ne rentrent pas exactement dans cette catégorie.

Je répète parce que c'est important. Les blessures que nous allons voir maintenant, c'est un exemple très utile pour comprendre comment les peurs symboliques fonctionnent. Mais vos peurs symboliques peuvent venir de schémas spécifiques, de traumas, d'autres vulnérabilités psychologiques. C'est par exemple le cas des peurs irrationnelles. En fait, elles sont bien souvent amplifiées par le caractère, c'est-à-dire le tempérament et les expériences qu'on a vécues.
Vous voyez ? Et cette blessure ? Un exemple de peur symbolique. Alors voyons ces sept blessures comme un exemple de ce qui peut se jouer. Ces sept blessures sont couramment exposées. Nous allons voir comment chacune transforme complètement votre lecture du conflit. Comment elle vous fait interpréter les mêmes situations de façon radicalement différente.

Premier groupe : les blessures d'exclusion (abandon et rejet)

Premier groupe : les blessures d'exclusion. L'abandon et le rejet.
L'abandon, c'est cette peur : "Ils vont me laisser seul, m'exclure."
Votre associé vous dit : "Je pense qu'on devrait impliquer d'autres personnes dans ce projet." Si votre blessure d'abandon s'active, vous n'entendez pas "élargissons l'équipe". Vous entendez : "Ça y est, je vais rester seul. Tous les autres vont partir. Je vais être isolé." Même phrase, mais pour vous, c'est une menace existentielle.
Le rejet, c'est différent. "Je n'ai pas ma place ici. Je ne suis pas légitime." On rejette votre personne même.
Même phrase : "Je pense qu'on devrait impliquer d'autres personnes dans ce projet." Mais si c'est votre blessure de rejet qui s'active, vous entendez : "Tu n'es pas à ta place sur ce projet. Tu n'as jamais été légitime." Vous vous retirez ou vous contre-attaquez agressivement.

Deuxième groupe : les blessures de l'image (humiliation et disqualification identitaire)

Deuxième groupe : les blessures de l'image. L'humiliation et la disqualification identitaire.
L'humiliation : "On va me ridiculiser publiquement."
En réunion, votre manager dit : "Il y a quelques erreurs dans ce rapport." Si votre blessure s'active, vous n'entendez pas "amélioration à faire". Vous entendez : "Tu es incompétent. Tu es nul devant tout le monde." Vous protégez votre image au lieu d'écouter.

push_pinLa disqualification identitaire, c'est là où l'ego est directement menacé. On remet en question qui je suis. Les autres donnent une image de vous que vous ne reconnaissez pas et que vous ne voulez pas.

La disqualification identitaire. C'est là où l'ego est directement menacé. On remet en question qui je suis. En fait, les autres donnent une image de vous que vous ne reconnaissez pas et que vous ne voulez pas.
Quelqu'un dit : "Tu es trop émotif dans les réunions." Votre ego est attaqué. Vous entendez : "Tu n'es pas professionnel. Tu es défaillant dans ton identité." Alors qu'en fait, vous ne pensez pas être émotif parce qu'émotif, ça veut dire pour vous être faible. Accepter cette remarque devient impossible car ce serait nier qui vous êtes.

Troisième groupe : les blessures de confiance (trahison, injustice, non-reconnaissance)

Troisième groupe : les blessures de confiance. La trahison, l'injustice et la non-reconnaissance.
La trahison : "On va me manipuler, me piéger."
Votre partenaire dit : "J'ai discuté du projet avec un investisseur hier." Si votre blessure s'active, vous n'entendez pas "initiative". Vous entendez : "Il agit dans mon dos, il complote." Vous devenez hyper-vigilant, vous contrôlez tout.
L'injustice : "Je vais être traité injustement."
Votre collègue obtient une mission, il dit : "Je suis content, on m'a proposé le projet innovation." Si votre blessure s'active, vous n'entendez pas "bonne nouvelle", vous entendez : "Le système est truqué, tu es moins favorisé." Vous comparez obsessionnellement.
Et la dernière, la non-reconnaissance : "Je ne suis pas vu. Je n'existe pas vraiment."
Vous présentez une idée, votre chef dit : "Intéressant, on va y réfléchir." Si votre blessure s'active, vous n'entendez pas "je prends note", vous entendez : "Tu ne comptes pas, tu es invisible." Vous insistez lourdement ou vous vous retirez.

Comprendre les mécanismes : comment ces blessures transforment le conflit

Alors j'insiste à nouveau. Il est quelquefois difficile, entre certaines blessures, de reconnaître laquelle est activée. Souvenez-vous de ce qu'on disait tout à l'heure. Ces blessures, c'est un exemple très parlant de comment les peurs symboliques transforment votre perception du conflit.
Mais vos peurs, à vous, peuvent venir d'ailleurs, d'un schéma particulier que vous avez construit, d'un trauma spécifique, d'une autre vulnérabilité psychologique. Là où il sera important de le savoir, ça sera pour corriger ce problème.

En tout cas, l'important c'est de comprendre les mécanismes. Ces peurs symboliques, qu'elles viennent d'une blessure, d'un schéma ou d'un trauma, elles transforment votre lecture du conflit. Elles vous font entendre des menaces qui ne sont pas dites. Elles vous font créer exactement ce que vous redoutez.

Le cercle vicieux et la prophétie autoréalisatrice

Voilà le mécanisme le plus insidieux. Plus vous craignez que le pire ne survienne, plus vous adoptez des comportements qui augmentent les risques qu'il se produise. C'est le paradoxe central.
Marc, entrepreneur, doit renégocier le pacte d'associés avec son frère. Marc a vécu l'abandon de son père dans son enfance. Cette histoire a créé une peur symbolique : "Les gens que j'aime peuvent partir sans prévenir."
Dans la négociation avec son frère, Marc ne négocie plus un pacte d'associés. Il se protège contre un abandon. Il devient défensif, méfiant, rigide. Résultat : son frère se sent attaqué, se ferme, prend ses distances. Marc a créé la distance qu'il redoutait. Vous voyez le cercle vicieux ? La peur du pire a créé le pire. La prophétie s'est autoréalisée.

Le retournement stratégique : accepter le pire pour lui ôter son pouvoir

Alors comment on sort de ce piège ? Chez RESOV'CO, nous proposons un retournement stratégique contre-intuitif. Au lieu de fuir votre peur du pire, vous allez l'accepter pleinement. Vous allez regarder en face votre pire scénario.
Cette démarche est inspirée des stoïciens. L'idée ? Ôter au pire son pouvoir de paralysie. Tant que vous fuyez votre pire scénario, il vous gouverne dans l'ombre. Vous faites tout pour l'éviter. Et paradoxalement, vous le créez.

push_pinLe retournement stratégique consiste à vous poser cette question : Que se passerait-il vraiment si mon pire scénario se réalisait ? Pas la version catastrophique gonflée par l'anxiété, la version honnête, concrète, factuelle. Et ensuite : Est-ce que j'y survivrais ?

Ceci est une technique, comme nous l'avons mentionné, pour certains schémas, traumas, blessures ou événements de vie, il est nécessaire d'utiliser d'autres techniques. Mais déjà, essayez cette technique de retournement stratégique.

Le retournement consiste à vous poser cette question : Que se passerait-il vraiment si mon pire scénario se réalisait ? Pas la version catastrophique gonflée par l'anxiété, la version honnête, concrète, factuelle. Et ensuite : Est-ce que j'y survivrais ? Est-ce que je trouverais des solutions ?
Bien évidemment, le retournement stratégique fonctionnera mieux pour des peurs irrationnelles. Certaines finalement arriveront à être modifiées grâce à cette technique, d'autres non. Et c'est là où le regard du spécialiste est nécessaire.

Exemple concret : Marc accepte son pire scénario

Reprenons Marc. Que se passe-t-il s'il accepte pleinement son pire scénario ?
"Ok, imaginons que mon frère parte vraiment de l'entreprise. Conséquence pratique : Marc devrait trouver un autre associé ou reprendre l'entreprise seul. Compliqué ? Oui. Difficile ? Oui. Mais est-ce qu'il survivrait ? Oui. Est-ce que sa valeur serait détruite ? Non. Est-ce que son frère cesserait d'être son frère ? Non. Il resterait frère, juste pas associé. Ils continueraient à se fréquenter."
En acceptant vraiment cette possibilité, Marc ôte à sa peur son pouvoir. Il se dit : "Ok, ce serait dur, mais je survivrai." Et là, l'étau se desserre. Marc peut revenir à la négociation avec un état d'esprit différent. Il n'est plus en mode survie. Il peut négocier intelligemment.

Il existe d'autres techniques encore de retournement stratégique. Ce pourrait être l'objet d'un futur podcast.

Devenir plus habile : les quatre transformations

Et c'est là que tout change. Quand vous neutralisez votre peur du pire, vous devenez radicalement plus efficace, de plusieurs manières concrètes :
1. Authenticité accrue
Libéré du besoin de vous protéger à tout prix, vous pouvez exprimer vos besoins honnêtement, plus librement. Marc peut dire : "J'ai peur que tu partes, ça vient de mon histoire, mais négocions sereinement." Cette authenticité crée une connexion.
2. Écoute approfondie
Vous n'êtes plus en train de guetter les menaces. Vous écoutez vraiment. Vous découvrez souvent que l'autre ne voulait pas ce que vous redoutiez. Avoir fait un pas de côté vous permet d'avoir une réelle écoute de l'autre.
3. Flexibilité stratégique
Vous pouvez explorer des compromis intelligents sans les vivre comme une défaite. Votre valeur ne dépend pas de gagner sur tous les points.
4. Stabilité émotionnelle
Vous n'êtes plus balloté entre anxiété et soulagement. Vous êtes posé, ancré. Vous pouvez traverser les turbulences sans vous effondrer.
Et ça nous amène à un principe que nous observons constamment : celui qui a le moins peur de perdre détient souvent le plus de pouvoir. Pas parce qu'il est plus fort, mais parce qu'il n'est pas paralysé. Il peut penser clairement, négocier intelligemment, dire non, partir si nécessaire.

Faire la différence : les questions essentielles

Alors concrètement, comment vous pouvez faire la différence entre peur rationnelle, peur irrationnelle, peur symbolique ? Voici un exercice :
Question 1 : Sur quoi porte le conflit en surface ? Quel est l'objet visible ? Quels sont les enjeux ? Budget, décision, contrat. Soyez factuel.
Question 2 : Si je perdais sur cet objet, quelles seraient les conséquences pratiques concrètes ? Moins d'argent, combien, changement de quoi ? Rester mesurable.
Question 3 : Si ces conséquences se réalisaient, est-ce que j'y survivrais ? C'est la question pivot. Dans 90% des cas, la réponse honnête est : oui, je survivrais. Ce serait difficile, désagréable, mais gérable.
Question 4 : Au-delà de ces conséquences pratiques, qu'est-ce que je crains vraiment de perdre ? Ma dignité, ma place, le sentiment d'être respecté, d'exister, quelle perte symbolique me terrifie ?
Ces peurs-là sont quelquefois difficilement accessibles. C'est pour ça qu'un accompagnement peut être nécessaire. Et cette quatrième question va révéler vos peurs symboliques. Vous découvrirez ce qui vous paralyse vraiment. Ce n'est pas de perdre 10% de chiffre d'affaires, c'est de perdre votre sentiment de valeur.

Comment travailler sur ces peurs : les trois niveaux d'intervention

Alors comment travailler sur ces peurs ? Il y a plusieurs niveaux d'intervention.
Premier niveau : émotionnel
Identifier votre peur du pire, confronter le pire scénario. Nous proposons des exercices spécifiques de visualisation et d'acceptation chez RESOV'CO.
Deuxième niveau : cognitif
Changer vos phrases. Au lieu de "Tu ne me respectes jamais", dire : "J'ai besoin de comprendre comment tu as pris cette décision." Vous exprimez votre ressenti sans jugement, soit directement à l'autre, soit même dans votre dialogue interne.
Troisième niveau : identitaire
Vous ancrer dans votre valeur. "Je suis d'abord moi avant d'être en conflit. Ma valeur ne dépend pas de l'issue de cette négociation." Vous avez bien sûr des exercices pour travailler sur ce côté estime de soi. Des exercices pour travailler le dialogue intérieur qui sont très puissants.


⚠️ Mais attention, ces peurs symboliques, surtout quand elles viennent de blessures anciennes, de schémas profonds ou de traumas, elles demandent souvent un accompagnement professionnel.

Pourquoi ? Parce que dans les conflits complexes, l'analyse nécessite un regard extérieur qui s'y connaît bien. Vous ne pouvez pas toujours voir vous-même quel schéma s'active, quelle blessure se réveille. C'est votre angle mort.
C'est pour ça que chez RESOV'CO nous proposons des accompagnements personnalisés qui vous aident à faire cette analyse en profondeur, à identifier vos peurs symboliques, et à construire une nouvelle posture. Parce que sans ça, toutes les techniques de communication du monde ou toutes les techniques de négociation du monde ne parviendront pas à vous permettre d'avoir des relations vraiment constructives, professionnelles ou personnelles.

La transformation de Marc : négocier depuis un lieu de force intérieure

Revenons une dernière fois à Marc. Il a fait ce travail. Il a accepté son pire scénario, identifié sa peur d'abandon et il a demandé un deuxième rendez-vous à son frère. Cette fois, il est arrivé différemment.
Il a dit : "La dernière fois, je suis arrivé trop sur la défensive. Je voudrais recommencer. Voilà mes besoins pour le pacte. Qu'est-ce que tu en penses ?" Sachant, bien évidemment, que sa blessure d'abandon était un peu irréaliste par rapport au pacte d'associés et qu'il était tout à fait possible de discuter sereinement, rationnellement sur cette question.
Le frère a vraiment écouté. Il y a eu des ajustements, des compromis intelligents. Mais Marc a négocié depuis un lieu de force intérieure. Pas de peur. Même enjeu, même frère. Mais Marc n'était plus prisonnier de sa peur. Et ça, nous pensons que c'est la vraie transformation.

Exercices pratiques de la semaine

Alors, vous, deux petits exercices de la semaine :
1. : Identifiez votre peur symbolique dans un conflit en cours. Est-ce que c'est une peur qui vient d'une blessure, d'un schéma, d'un trauma ? Qu'est-ce qui serait actif chez vous ?
2. Faites l'exercice du pire scénario. Que se passerait-il vraiment si votre pire scénario se réalisait ? Détaillez les conséquences pratiques, faites la part des choses. Puis demandez-vous : est-ce que j'y survivrais ? Laissez-vous vraiment ressentir que oui, vous survivriez.
Ces exercices créent une première distance, mais si vous sentez que ces peurs gouvernent profondément vos conflits, si vous avez du mal à démêler tout ça seul, n'hésitez pas à nous contacter chez RESOV'CO. Dans les conflits complexes, un accompagnement professionnel fait souvent toute la différence pour faire une analyse complète de la situation et des axes de travail.
Pour plus d'informations : www.resovco.fr
Et si vous avez des questions, écrivez-nous. Vos retours nous sont précieux.

Conclusion : la souveraineté intérieure

Avant de nous quitter, laissez-nous vous laisser avec cette idée : la véritable force dans un conflit, ce n'est pas de dominer ou de gagner à tout prix. C'est cette souveraineté intérieure qui vous permet de traverser les turbulences sans vous perdre, de faire la part des choses.

push_pinVous êtes d'abord vous, avant d'être en conflit. Votre valeur ne dépend pas de l'issue de ce conflit, de cette négociation. Et quand vous habitez vraiment cette vérité-là, tout change.

Vous êtes d'abord vous, avant d'être en conflit. Votre valeur ne dépend pas de l'issue de ce conflit, de cette négociation. Et quand vous habitez vraiment cette vérité-là, tout change.
C'était "Comment les peurs liées aux blessures d'enfance agissent dans vos conflits ?", un épisode d'Au cœur du conflit. Merci de votre écoute, à très bientôt et prenez soin de vous.

Karine BIAVA - RESOVCO (2025)

Consultante, coach et médiatrice en résolution de conflits

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