Passer de "je t'ai compris" à "on construit ensemble" : découvrez les deux étapes finales qui transforment la compréhension mutuelle en solutions concrètes.
Description
De la compréhension à la co-construction : les deux étapes qui manquent à 90% des gens
Vous venez de comprendre l'autre. Il a dit "oui, c'est exactement ça". Vous avez appliqué les trois premières étapes (OK, pourquoi, reformuler). Mais voici la question que personne ne vous pose : et maintenant, que faites-vous ?
C'est là que tout se joue. Et c'est là que 8 personnes sur 10 échouent.
Les deux pièges mortels après le "oui"
Après avoir compris l'autre, vous vous retrouvez à un carrefour. Trois voies s'offrent à vous. Deux sont des impasses. Une seule mène vers la solution.
Piège 1 : Renoncer à ce que vous voulez. Si vous êtes naturellement empathique, bienveillant, ou si vous avez peur du conflit, c'est votre vrai danger.
Piège 2 : Le mot qui tue tout – "MAIS". Pour les gens plus affirmés, le piège est différent. Vous comprenez l'autre, il dit oui, et vous prononcez le mot fatal : "Oui MAIS...". Le "oui mais" équivaut à un "non". Il annule tout le travail des trois étapes précédentes.
Étape 4 : Juxtaposer sans opposer avec "de mon côté"
La troisième voie existe.
La formule est simple : "De mon côté, voilà ce qu'il se passe pour moi."
Pas de "mais". Pas d'opposition. Vous n'essayez plus de convaincre. Vous expliquez votre réalité sans attaquer la sienne.
Étape 5 : La question magique du "comment"
Une fois que vous avez juxtaposé vos besoins, vous posez la cinquième et dernière étape. La question magique.
"Comment est-ce qu'on pourrait faire pour que tu aies ce que tu veux et moi aussi ?"
Cette question reconfigure complètement la situation.
Il n'y a plus vraiment d'obstacle à sa réflexion. On ne lui demande pas de vous forcer à accepter sa position. On lui demande : "Comment peux-tu avoir ce que tu veux tout en me permettant d'avoir ce que je veux ?"
L'autre est beaucoup plus ouvert à trouver une solution. On ne peut pas s'empêcher de réfléchir à ça. Vous verrez ses yeux partir au loin, le cerveau qui travaille, qui cherche. Et souvent, très souvent, l'idée vient.
Les fondements scientifiques qui expliquent pourquoi ça marche
Cette méthode ne repose pas sur de la magie. Elle s'appuie sur trois fondements psychologiques solides :
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Les conditions de succès : 4 présupposés essentiels
Cette approche repose sur quelques convictions fondamentales. Si vous ne les partagez pas, la méthode perdra de sa puissance :
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Quand NE PAS utiliser cette méthode : 5 limites critiques
⚠️Danger immédiat ou violence
⚠️Crise émotionnelle aiguë
⚠️Manipulation stratégique
⚠️Relation intrinsèquement abusive
⚠️Urgence pure :
Transcription
De la Compréhension à la Co-Construction : Les Deux Étapes Qui Transforment Vos Conflits
Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Au Cœur du Conflit. Aujourd'hui, nous allons découvrir comment transformer la compréhension mutuelle en solution concrète. Dans l'épisode précédent, vous avez appris les trois premières étapes essentielles : dire OK, demander pourquoi et reformuler. Ces étapes vous ont permis de passer de l'opposition à la compréhension.
Mais voilà, comprendre ne suffit pas. Après le "oui" de confirmation, arrive le moment critique. Que faire après ce oui ? C'est ici que beaucoup échouent, en tombant dans l'un des deux pièges opposés.
Aujourd'hui, nous allons d'abord voir les deux pièges dangereux qui vous guettent après le oui. Puis, nous découvrirons la quatrième étape : juxtaposer sans opposer. Ensuite, nous explorerons la cinquième étape, la question magique du comment. Et enfin, nous verrons quelques exemples concrets de co-construction réussie.
Points clés de cet épisode
[01:36] Le paradoxe de la méthode Gagner par rapport de force détruit tout, monter les étapes crée des solutions innovantes
[02:22] Les deux pièges après la compréhension Renoncer à ce que vous voulez ou retomber dans l'argumentation avec "mais"
[06:22] Étape 4 : Juxtaposer sans opposer "De mon côté" – la formule qui change tout sans détruire l'autre
[09:38] Étape 5 : La question magique "Comment est-ce qu'on pourrait faire pour que tu aies ce que tu veux et moi aussi ?"
[10:08] Les fondements scientifiques Écoute active, autodétermination, communication relationnelle : pourquoi ça marche
[12:36] Exemple 1 : Partenariat commercial Fournisseur vs client – de l'impasse à la solution progressive
[14:40] Exemple 2 : Conflit familial succession Deux frères, une entreprise – préserver l'héritage ET la relation
[16:26] Exemple 3 : Propriétaire-entrepreneur Retards de chantier – sortir du contentieux par l'équité
[18:30] Les présupposés essentiels 4 convictions fondamentales pour que la méthode fonctionne
[21:05] Quand NE PAS utiliser la méthode 5 limites critiques : danger, crise émotionnelle, manipulation, abus, urgence
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Le Paradoxe Fascinant de Cette Méthode
Vous vous souvenez, nous avions exploré comment les conflits se mettent en place petit à petit. On argumente, on menace, on attaque. C'est la descente facile, celle vers laquelle on se précipite naturellement. Aujourd'hui, nous explorons la voie inverse : comment remonter vers des solutions qui vous servent mieux ?
Le paradoxe est fascinant. Quand on gagne par rapport de force, qu'est-ce qui se passe ? On détruit l'objet du conflit ET on détruit la relation. Par contre, quand on monte les étapes de la méthode que je vais vous présenter, on obtient souvent des solutions plus innovantes. On arrive à sortir du désaccord plus robuste que ce qu'on avait imaginé. Et la relation s'améliore.
C'est ce que j'appelle GAGNER RÉELLEMENT. L'objectif, c'est qu'après 30 secondes ou 3 jours selon la complexité, la personne vous dise d'accord, allons-y, sans contrainte, sans manipulation, ensemble, vers la solution.
La vraie victoire dans un conflit n'est pas d'avoir raison, mais de créer ensemble quelque chose de meilleur que ce que chacun aurait obtenu seul.
Les Deux Pièges Qui Guettent Après la Compréhension
Une fois que l'autre a confirmé "oui, tu as compris", vous vous retrouvez à un carrefour. Un carrefour à trois voies. Deux sont des impasses. Une seule mène vers la solution.
Le premier piège : renoncer à ce que vous voulez
Si vous êtes naturellement empathique, bienveillant ou si vous avez peur du conflit, du rejet, ou si vous ne savez pas comment faire, c'est votre vrai piège. Imaginez : vous avez compris que votre conjoint veut vraiment des côtes de catégorie 2 ou 3 pour vos vacances à vélo. Vous voyez comme c'est important pour lui. Et vous pensez : "D'accord mon chéri, on va aller où tu veux, on va aller à l'Alpe d'Huez." Et vous oubliez ce que vous vouliez.
C'est insidieux parce que ça ressemble à de la générosité, ça ressemble à de la bienveillance, mais ça peut être un piège. Si vous renoncez chaque fois à ce qui compte pour vous, vous savez où ça vous mène ? À la frustration, à la rancœur silencieuse, et finalement, à l'escalade du conflit.
⚠️Et vous, ça vous est déjà arrivé de vous retenir, de répondre, et de vous perdre vous-même dans le conflit ?
Le deuxième piège : le mot qui tue tout – "MAIS"
Le second piège, c'est pour les gens plus affirmés. Vous avez compris l'autre, il a dit oui. Et vous prononcez le mot fatal : MAIS. Ou tout synonyme : néanmoins, toutefois, cependant.
Ce message est assez clair. "Tout ce que tu viens de dire est moins important que ce que je vais dire maintenant. Pousse-toi, laisse-moi maintenant prendre la place."
Prenons deux exemples. "Ce sac est beau, MAIS cher." Qu'est-ce que vous entendez ? Je vais l'oublier. Maintenant : "Ce sac est beau ET cher." Qu'est-ce que vous entendez ? Je dois réfléchir. Vous voyez la différence ?
Le "mais" annule tout le travail des trois étapes précédentes. Le "oui mais" équivaut bien souvent à un "non". L'autre pense aussitôt : "Ouais, en fait, il ne m'a pas vraiment écouté. C'est juste une tactique pour que je m'y mette." La relation bascule de nouveau.
Étape 4 : Juxtaposer Sans Opposer Avec "De Mon Côté"
Alors existe-t-il une troisième voie ? Eh bien oui, heureusement. Elle peut demander de l'entraînement. Elle consiste à juxtaposer plutôt qu'à opposer, à exprimer ce que vous voulez, sans détruire ce qu'il veut.
Comment juxtaposer sans opposer ?
La formule est simple, presque banale : "De mon côté, voilà ce qu'il se passe pour moi." Ou bien : "Et de mon côté, voilà." Avec cette formule, vous expliquez.
Oui, vous pouvez dire exactement ce que vous auriez énoncé comme argument auparavant, mais vous n'essayez plus de convaincre. Nous consacrerons un épisode à la communication non violente, la CNV, qui est souvent prônée dans les cas de conflit. Eh bien, vous verrez que dans cette formulation, bien souvent, il est idéal de pouvoir parler de ce qu'on ressent.
Donc, si vous êtes entraîné avec la communication non violente, il est possible de dire : "OK, et de mon côté, voilà ce que je ressens" et continuer. Vous allez enrichir la vision de l'autre parce que peut-être, et c'est souvent le cas, c'est lui qui pourra avoir l'idée brillante que vous n'aviez pas envisagée.
En tout cas, cela va le prédisposer à trouver une solution où vous serez les deux gagnants-gagnants.
"De mon côté" n'est pas une opposition, c'est une addition. Vous ne détruisez pas sa réalité, vous ajoutez la vôtre. Cette nuance change tout.
Un exemple concret
"De mon côté, j'ai vraiment besoin de me baigner, de nager dans de l'eau salée. Ce n'est pas juste une envie passagère, c'est important pour moi. Ça me ressource complètement. Pas de piscine. Je crois que la mer serait vraiment l'idéal."
Vous ne dites pas "et donc tu devrais venir à la mer ?" Vous dites simplement comment c'est pour vous. Vous voyez la nuance ?
Pourquoi ça marche maintenant et pas avant ?
C'est possible maintenant, après les trois premières étapes, parce que l'autre sait qu'il a été entendu. Il n'est pas en posture défensive, il a baissé sa garde, il a pu s'exprimer, il est maintenant capable de vraiment vous écouter.
Si vous aviez dit ça au début, sans les trois étapes, il aurait peut-être entendu une attaque. Maintenant, il entend davantage une information. C'est toute la différence.
Étape 5 : La Question Magique du "Comment"
Une fois que vous avez juxtaposé vos besoins, vous posez la cinquième et dernière étape. La question magique.
Comment est-ce qu'on pourrait faire, à nous deux, pour que tu aies ce que tu veux et moi aussi ? GAGNANT, GAGNANT.
Vous pouvez articuler : "Comment est-ce qu'on peut faire pour que tu aies des côtes de catégorie 2 ou 3 et que je puisse me baigner dans de l'eau salée ?" Soyez ouvert à toutes les possibilités.
Et cette question, elle reconfigure complètement la situation. Vous aviez peut-être au départ deux positions opposées : montagne contre mer. L'idée est de les transformer en une seule énigme partagée.
Alors, qu'est-ce qui se passe dans le cerveau de l'autre ? En fait, il n'y a plus vraiment d'obstacle à sa réflexion. Il ne doit pas vous forcer à accepter sa position, au contraire. On lui demande : "Comment peux-tu avoir ce que tu veux tout en me permettant d'avoir ce que je veux ?"
L'autre est donc beaucoup plus ouvert à trouver une solution. On ne peut pas s'empêcher de réfléchir à ça. Vous verrez certainement les yeux de l'autre regarder au loin, le cerveau qui travaille, qui cherche. Et souvent, très souvent, l'idée vient.
Peut-être que c'est lui qui dit : "À Acapulco, à Nice, ou la Réunion." En tout cas, une solution meilleure que ce que vous aviez tous les deux imaginés séparément.
⚠️Et si aucune idée ne surgit ? Vous pouvez dire : "Écoute, on en reparle demain, ou j'essaierai d'y réfléchir de mon côté. Fais de même." Et voilà. C'est tout.
Vous êtes maintenant deux à réfléchir au problème avec les mêmes cartes en main, chacun. Vous portez ce problème ensemble. Voilà, ce n'est pas magique. C'est simplement que vous comprenez les règles de la psychologie humaine et vous les appliquez.
Sur Quel Fondement Scientifique Repose Cette Approche ?
Avant de continuer, je veux vous expliquer pourquoi tout ça fonctionne. Parce que c'est important que vous compreniez le fondement de ces étapes. Cela vous permettra d'avoir confiance dans la méthode, même quand elle semblera contre-intuitive.
Alors imaginez que vous dites OK à quelqu'un. Qu'est-ce que vous faites vraiment ? Vous faites trois choses à la fois.
Premier fondement : l'écoute active
D'abord, vous respectez ce qui s'appelle l'écoute active. C'est une théorie classique en communication. Quand quelqu'un vous parle, c'est parce qu'il a besoin d'être entendu. C'est un besoin universel.
C'est quand vous dites "OK, vous dites : je t'ai entendu. Et ton point de vue, il compte pour moi car nous sommes en relation." Ça s'appelle la reconnaissance.
Deuxième fondement : l'autodétermination
Ensuite, vous satisfaisez ce qui s'appelle les besoins d'autodétermination. Les psychologues ont découvert que les gens fonctionnent mieux quand trois choses sont vraies :
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Quand vous dites OK, vous dites déjà : "Tu as une voix, tu as le droit de dire non, et je vois que tu dis non." C'est déjà satisfaire le premier besoin, vous voyez ?
Le troisième fondement : la communication relationnelle
Il y a ce qu'on appelle l'aspect contenu et l'aspect relation dans toute communication. Le OK communique principalement l'aspect relation. Vous dites : "La relation est intacte." C'est déjà un changement radical.
Trois Exemples Concrets de Co-Construction Réussie
Maintenant, voyons comment ça marche concrètement dans la vie réelle. Je vais vous donner trois exemples, trois contextes différents, pour que vous voyiez comment les cinq étapes se déploient du début jusqu'à la solution.
Premier exemple : un partenariat commercial
Un fournisseur propose d'augmenter ses tarifs de 15%. Son client refuse catégoriquement. Tenez, voyons comment ça se déroule.
Les trois premières étapes : Le fournisseur les applique face au refus du client. "OK, je vois que cette augmentation vous pose problème. Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous préoccupe ?"
Le client répond : "Mon budget d'approvisionnement est serré. Si j'augmente mes coûts de 15%, je dois répercuter sur mes prix de vente de 20% et je vais perdre des clients."
Reformulez : Le fournisseur dit "Si je comprends bien, vous êtes dans une situation où vous ne pouvez pas absorber cette hausse sans mettre votre activité en danger. C'est ça ?" Le client : "Exactement."
Les deux nouvelles étapes : "De mon côté, mes coûts de matière première ont explosé. Je ne peux plus absorber ça dans mes marges. J'ai vraiment besoin de répercuter cette hausse pour maintenir mon activité." Remarquez : pas de "mais", juste "de mon côté".
Donc le "comment" : "Comment est-ce qu'on pourrait faire pour que j'aie la marge dont j'ai besoin et que vous ne perdiez pas vos clients ?"
Le client réfléchit. Vous voyez ses yeux qui partent au loin, puis : "Et si on augmentait progressivement ? 5% maintenant, 5% dans 6 mois, 5% dans un an. Ça me donnerait du temps pour passer l'augmentation à mes clients."
Le fournisseur : "Oui, OK. Je pense que je peux vivre avec ça." La co-construction est atteinte. Il y a une solution meilleure pour les deux : stabilité, progressivité, visibilité.
Deuxième exemple : au-delà de l'émotionnel dans un conflit familial
Deux frères héritent ensemble. L'un veut vendre l'entreprise familiale rapidement, l'autre refuse absolument.
Les trois premières étapes : "OK, je vois que tu veux conserver l'entreprise. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça représente pour toi ?"
Le frère 2 répond : "C'est la vie de nos parents, c'est l'héritage, je ne peux pas le voir disparaître."
Le frère 1 reformule : "Ce n'est donc pas vraiment une question économique, c'est que tu veux honorer leur travail, tu as peur que si on vend, c'est comme si on niait leur vie, c'est ça ?" Le frère 2 : "Oui voilà, c'est exactement ça."
Les deux nouvelles étapes : "De mon côté, j'ai aussi de l'affection pour cette entreprise. Mais je dois m'occuper de notre mère maintenant. Et j'ai besoin de liquidité pour ça en ce moment. Et franchement, gérer une entreprise en associée avec toi, vu nos différences, c'est risqué pour la relation entre nous."
Comment ? "Comment est-ce qu'on pourrait préserver l'héritage de nos parents et me permettre de prendre soin de notre mère sans me mettre en danger financier ?"
Et le frère 2 réfléchit et puis : "Eh bien, si tu me rachetais ta part petit à petit, je pourrais garder l'entreprise, elle resterait dans la famille et toi, tu aurais la trésorerie pour maman et on pourrait formaliser ça avec un notaire."
Co-construction atteinte : l'entreprise survit, la mère est soutenue, la relation fraternelle est préservée.
Troisième exemple : un propriétaire face à un entrepreneur
Il y a des retards de chantier. Le propriétaire reproche à l'entrepreneur les délais passés. L'entrepreneur rejette la responsabilité : "C'est toi qui as retardé la livraison des matériaux. Je peux te montrer les emails." On attaque, on accuse, on prouve qu'on a raison.
Approche des trois étapes : Le propriétaire dit "OK, je vois qu'on a des visions différentes de la situation. Aide-moi à comprendre. Selon toi, ce qui s'est passé, c'est quoi ? De votre côté, qu'est-ce que vous voyez ?"
L'entrepreneur répond : "Il y a eu des imprévus techniques qu'on n'avait pas prévus à cause de la mauvaise qualité du terrain et vous n'avez pas fourni les accès promis les deux premiers mois."
Reformulez : "Donc, toi, tu vois deux facteurs : des difficultés techniques qu'on ne pouvait pas anticiper et une charge de travail réduite en début de chantier, c'est bien ça ?" Et l'entrepreneur peut dire oui.
À partir de là, vous pouvez distinguer qu'est-ce qui était prévisible, qu'est-ce qui ne l'était pas, comment ajuster les délais et les coûts de façon équitable, etc.
Vous voyez maintenant comment ces cinq étapes se déploient dans des contextes variés ? Médiation commerciale, héritage, construction, c'est toujours les mêmes principes : OK, pourquoi, reformulation, de mon côté, comment.
Les Conditions de Succès : Sur Quels Présupposés Repose Cette Méthode ?
Cette approche repose sur quelques convictions fondamentales. Si vous ne les partagez pas au minimum en partie, la méthode perdra de sa puissance.
Premier présupposé : l'autre a une logique valide
L'autre a une logique valide dans sa réalité à lui. Il ne refuse pas pour vous embêter. Son refus a du sens pour lui, même si vous ne le voyez pas immédiatement. C'est important de croire ça, sinon vous allez penser "il fait exprès" et vous allez monter l'escalier.
Deuxième présupposé : la résistance est une information
La résistance de l'autre cache toujours une information intéressante à connaître. Quand quelqu'un dit non, ce n'est pas un obstacle, c'est une donnée. Dire non, en fait, n'est pas facile car on sait qu'il peut y avoir un retour de bâton. C'est une partie du puzzle que vous aviez et qui vous manquait.
Et vous, comment vous voyez la résistance ? Comme un obstacle ou comme une information ?
Troisième présupposé : le besoin d'être compris d'abord
Les gens veulent être compris avant de comprendre. Ce n'est pas une question de générosité de votre part. C'est un besoin humain universel. Une personne qui se sent entendue devient capable d'écouter. Une personne qui se sent niée devient défensive. C'est mécanique, vous voyez ?
Si vous, vous le savez, peut-être l'autre ne le sait pas. Mais en tout cas, vous avez intérêt à avoir des relations constructives.
Quatrième présupposé : il n'y a pas d'opposition réelle
Il n'y a pas d'opposition réelle. Il y a des réalités différentes. Vous regardez le même problème d'endroits différents. C'est une perspective différente.
Ces présupposés s'appuient sur les trois valeurs qu'on avait explorées : la curiosité, l'humilité et la temporalité.
Quand NE PAS Utiliser Cette Méthode : Les Limites Critiques
Maintenant soyons honnêtes. Cette méthode ne marche pas partout. Chez ResovCo, nous croyons qu'il faut être transparent sur les limites.
⚠️La première limite : il y a un danger immédiat ou une violence de la part de l'autre. Dans ce cas, vous devez d'abord assurer la sécurité. Les étapes de compréhension ne protègent pas contre la violence. Si l'autre est violent, pour des raisons qui lui appartiennent, vous devez appeler de l'aide et il ne sert à rien de discuter.
⚠️Deuxième limite : une crise émotionnelle aiguë. Si en face de vous, quelqu'un est en crise émotionnelle aiguë, quelqu'un qui crie, quelqu'un qui pleure, qui est paralysé par la peur, cette personne n'est pas accessible au processus rationnel. Il faut d'abord la stabiliser. Et pour ça, souvent, des connaissances psychologiques ou psychothérapeutiques sont nécessaires.
⚠️La troisième limite : la manipulation stratégique. Si vous avez affaire à quelqu'un qui manipule stratégiquement, un pervers narcissique par exemple, il va écouter vos explications, prétendre comprendre et les retourner pour mieux vous dominer. Avec ces personnalités ou des personnes qui ont des problèmes narcissiques, vous devez maintenir vos limites fermement. Pas de compréhension mutuelle possible s'il y a intention de domination.
⚠️La quatrième limite : une relation intrinsèquement abusive. En fait, une relation qui est toujours abusive, ce n'est pas une question d'escalade ponctuelle, c'est vraiment une structure d'abus chronique. Ici, la priorité n'est pas la co-construction, c'est la protection.
⚠️La cinquième limite : en cas d'urgence pure. Une maison brûle, il faut sortir. Pas le moment de poser le "comment". L'action directe prime.
Alors adaptez. Adaptez-vous, ne renoncez pas. Si une condition manque, adaptez votre approche plutôt que d'abandonner. Par exemple, si l'autre est en crise émotionnelle, vous devez d'abord adresser l'émotion. Et pensez que tant qu'il n'y a pas de stabilisation, ça ne sert à rien d'essayer autre chose, parce que la personne, une fois calmée, eh bien vous pourrez appliquer la méthode.
Récapitulatif : Ce Que Vous Maîtrisez Maintenant
Voilà ce que vous maîtrisez maintenant, grâce à ces deux épisodes. Les cinq étapes complètes :
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Avec ces cinq étapes, vous avez un outil qui marche approximativement, franchement, 90% du temps, si les conditions de base sont réunies.
Que Reste-t-il à Maîtriser ?
Cette méthode n'est pas une baguette magique complète. Il vous reste à apprendre à gérer d'autres dimensions du conflit.
Ensuite, il y a la question émotionnelle. Vous vous rappelez l'histoire de la spirale ? Eh bien, il faut gérer vos émotions. La colère, la peur, la frustration, ces émotions peuvent vous faire monter l'escalade du conflit malgré vous. Quelquefois, des sentiments d'être blessé, c'est le sujet d'un prochain épisode.
Ensuite, il faut être conscient des perceptions erronées qui sont les vôtres. Vous avez des suppositions sur ce que l'autre pense, sur ses motivations. Souvent on se trompe. Mais il faut avoir bien en tête cette question quant aux perceptions.
Ensuite, il faut reconnaître que quelquefois vous montez l'escalier. Pour éviter de monter l'escalier, il faut d'abord savoir à quel moment vous le montez. Alors, nous verrons les signaux d'alerte.
Avec ces éléments additionnels, vous aurez un cadre complet pour transformer les conflits en collaboration.
Votre Exercice Pratique
Maintenant un petit exercice. C'est un peu plus exigeant que le précédent. La prochaine fois que vous avez appliqué les trois premières étapes et obtenu le oui, continuez, ne vous arrêtez pas.
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Observez ce qui change : l'idée qui surgit, la solution que vous n'aviez pas imaginée, la qualité de la relation après, et notez-le, vraiment. Parce que c'est là que vous allez voir la puissance de la méthode.
Besoin d'Accompagnement ?
Alors, si vous sentez que vous êtes dans un conflit complexe, que les cinq étapes ne suffisent pas, que les émotions sont trop fortes ou que vous n'arrivez pas à démêler tout ça seul, n'hésitez pas à nous contacter chez ResovCo. Nous proposons des accompagnements personnalisés en coaching et médiation qui vous aident à naviguer dans ces situations en profondeur.
Et si vous avez des questions, des situations dont vous aimeriez qu'on parle dans un prochain épisode, écrivez-nous. Vos questions nourrissent nos prochains épisodes. Vraiment.
Vous savez, transformer un conflit en collaboration, ce n'est pas naturel, c'est contre-intuitif. Nos réflexes nous poussent à argumenter, à défendre, à attaquer. Mais ces cinq étapes vous donnent une alternative, une voie qui mène vers des solutions plus robustes, des relations plus fortes, des résultats que personne n'aurait imaginés seuls.
Et si la vraie victoire n'était pas d'avoir raison, mais de créer ensemble quelque chose de meilleur ? C'est l'essence même de la co-construction : passer du combat à la création partagée.
Karine BIAVA - RESOVCO (2025)
Consultante, coach et médiatrice en résolution de conflits
RESOV'CO Cabinet de Conseils et de Coaching en gestion de conflits – Cabinet de Médiation
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