Transformer un refus en solution : découvrez les 3 étapes pour remonter la pente du désaccord au lieu de la descendre. Quand quelqu'un n’est pas d’accord avec vous, savez-vous vraiment comment réagir sans aggraver le conflit ni céder votre position ?
Description
Transformer un "non" en opportunité : les 3 marches pour remonter la pente du conflit
Quelqu'un vous dit non. Votre réflexe ? Argumenter, justifier, convaincre. C'est exactement ce qu'il ne faut PAS faire. Dans cet épisode, vous découvrez comment transformer un refus en point de départ vers des solutions que vous n'auriez jamais imaginées.
Le paradoxe fascinant : quand vous gagnez par rapport de force, vous détruisez l'objet du conflit ET la relation. Mais quand vous montez ces marches, vous obtenez des solutions plus innovantes et la relation s'améliore.
Première étape : résister avant d'agir
Résister à argumenter, à menacer, à attaquer. Cette résistance seule suffit parfois (1 à 2 fois sur 10) pour qu'une solution émerge naturellement. Mais 8 fois sur 10, vous devez agir avec méthode.
Première marche : dire OK
Quand quelqu'un dit non, commencez par dire OK. Cela ne signifie PAS que vous cédez. OK veut dire : vous acceptez le fait du désaccord. Pour l'autre qui s'attend à la foudre, ce OK est une surprise qui désamorce la défensive. Le OK est une déclaration de non-guerre : ton refus est validé, ta position a du sens, notre relation n'est pas en danger.
Deuxième marche : demander POURQUOI
C'est le cœur de la méthode. L'histoire du porte-avions illustre parfaitement nos conflits. Un amiral ordonne à un signal lumineux de se dévier. Face au refus, il menace avec toute sa flotte. Réponse finale : "Je suis un phare." C'est absurde de se quereller avec un phare, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est exactement ce que nous faisons.
Nous argumentons contre une réalité que nous ne comprenons pas. Quand vous posez la question pourquoi et écoutez vraiment, vous recevez des informations précieuses qui élargissent votre vision.
Troisième marche : reformuler
Redites la substance avec vos propres mots. "Si j'ai bien compris, c'est... C'est ça ?" Les sourcils de l'autre se lèvent légèrement, signe universel de non-agression. Une personne qui sait qu'elle a été entendue est ensuite disposée à vous écouter. Dès que vous avez le oui, vous changez la dynamique de conflit en collaboration.
Trois fondements scientifiques : l'écoute active, l'autodétermination et la communication relationnelle.
Trois exemples concrets
Médiation commerciale : Client refuse l'approche agile. Demandez "qu'est-ce qui pose problème ?" Révèle besoin de visibilité. Solution : approche hybride.
Négociation d'héritage : Héritier refuse de vendre. "Qu'est-ce qui te retient ?" Révèle charge émotionnelle. Solutions : période de transition, objets symboliques.
Contentieux construction : Délais dépassés. "Selon toi, ce qui s'est passé ?" Révèle imprévus techniques et problèmes d'accessibilité.
Les trois valeurs essentielles : curiosité (votre vision est partielle), humilité (l'autre a une partie du puzzle), temporalité (prendre du temps crée l'espace pour l'intelligence collective).
Si vous voulez en savoir plus pour votre cas personnel, n'hésitez pas à nous contacter sur https://www.resovco.fr/contact
Abonnez-vous au podcast "Au Coeur du Conflit" pour ne manquer aucun épisode : https://podcast.ausha.co/au-coeur-du-conflit
Suivez notre chaine YOUTUBE "Au coeur de Vos Conflits" - https://www.youtube.com/@aucoeurdevosconflits
RESOV'CO Cabinet de Conseils et de Coaching en gestion de conflits – Cabinet de Médiation
Transcription
Comment transformer un "non" en opportunité de solution : les 3 marches essentielles
Bienvenue au Cœur du Conflit, le podcast pour décrypter, comprendre et gérer vos conflits avec stratégie. Avec Karine Biava et le cabinet Resovco, votre expert en gestion de conflits, conseil, coaching et médiation.
Introduction : transformer un "non" en opportunité
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Au Cœur du Conflit. Aujourd'hui, comment transformer un "non" en opportunité de solution ? Dans cet épisode, nous allons mettre en lumière les trois marches essentielles qui permettent de remonter la pente du conflit au lieu de la descendre.
Je vous donnerai à la fin une action concrète pour commencer à pratiquer dès votre prochain désaccord. Si vous êtes en conflit ou si le sujet vous intéresse, écoutez jusqu'au bout. Vous y trouverez des clés essentielles.
Vous avez découvert précédemment comment les conflits se mettent en place petit à petit. On argumente, on menace, on attaque. C'est la descente facile, celle vers laquelle on se précipite naturellement. Vous reconnaissez ça ? Aujourd'hui, nous explorons la voie inverse.
⚠️Comment remonter vers des solutions qui vous servent mieux ? Mieux que ce que vous aviez imaginé au départ, tout en renforçant la relation.
Le paradoxe est fascinant. Quand on gagne par rapport de force, qu'est-ce qui se passe ? On détruit l'objet du conflit et on détruit la relation. Par contre, quand on monte les marches que je vais vous présenter, on obtient souvent des solutions plus innovantes. On arrive à sortir du désaccord plus robuste que ce qu'on avait imaginé. Et la relation s'améliore. C'est ce que j'appelle gagner réellement.
L'objectif : qu'après 30 secondes ou 3 jours selon la complexité, la personne vous dise "d'accord, allons-y", sans contrainte, sans manipulation, ensemble, vers la solution.
Aujourd'hui, concentrons-nous sur les trois premières marches essentielles : dire OK, demander pourquoi et reformuler. Dans l'épisode suivant, nous verrons comment aller plus loin pour co-construire.
On va d'abord voir pourquoi il faut résister avant d'agir. Puis, on découvrira la première marche, dire OK. Ensuite, on explorera le cœur de la méthode, demander pourquoi. Et enfin, on verra comment reformuler pour prouver que vous avez compris.
[01:08] Pourquoi résister avant d'agir Lutter contre nos habitudes et le flot émotionnel
[04:48] Première marche : dire OK Le message caché derrière cette déclaration de non-guerre
[08:49] Comment pratiquer le OK De l'effort mécanique à la gratitude réelle
[10:01] Fondements scientifiques de la méthode Écoute active, autodétermination, communication relationnelle
[12:36] Deuxième marche : demander POURQUOI L'histoire du porte-avions et du phare
[17:24] Troisième marche : reformuler Prouver que vous avez compris pour débloquer
[21:32] Trois exemples concrets Médiation commerciale, héritage, contentieux construction
[25:57] Les trois valeurs essentielles Curiosité, humilité et temporalité
[29:14] Exercice pratique Testez les trois marches dès votre prochain désaccord
Cliquez sur le timing pour commencer le chapitre. La lecture commencera 1s après.
Pourquoi résister avant d'agir
Avant d'agir, il faut d'abord résister. Résister à quoi ? À argumenter, à menacer, à attaquer la personne. Ce seul fait, cette résistance, n'est pas anodine. C'est même crucial, car nous devons lutter contre certaines de nos habitudes. Et en plus, souvent, il y a un flot émotionnel que nous avons du mal à réguler. Ce sera l'objet d'un prochain épisode.
Parfois, une à deux fois sur dix, cette résistance suffit, simplement parce que vous avez refusé de descendre les trois marches dangereuses. Nous avions abordé ceci dans l'épisode précédent. Quelque chose émerge naturellement, une solution apparaît, une idée surgit, une idée que jamais vous n'auriez eue autrement.
Ça vous est déjà arrivé de vous retenir de répondre et de voir quelque chose se débloquer tout seul ? Sinon, cet épisode sera d'une grande utilité. Mais voilà, huit fois sur dix, la résistance ne suffit pas. Vous devez agir et c'est là qu'intervient la méthode.
Première marche : dire OK
Elle peut vous sembler étrange, vraiment étrange. Quand quelqu'un vous dit non ou dit quelque chose de différent de vous, vous commencez par dire OK. Oui, vous avez bien entendu : OK.
Avant de vous expliquer comment faire, comprenons d'abord ce qui se passe chez celui qui dit non ou qui dit quelque chose de différent de vous. Dire non n'est pas une position confortable. C'est même pour cela qu'il existe des formations sur comment dire non. Vous avez remarqué, il n'y a aucune formation sur comment dire oui. Parce que dire oui, c'est simple, c'est facile, c'est sans risque.
Dire non ou dire différemment, par contre, c'est prendre le risque d'être rejeté, de perdre l'autre, de se retrouver seul face à une opposition. Celui qui dit non s'attend à la foudre. Il anticipe une contre-attaque, une punition relationnelle ou bien une escalade.
Et puis vous, en face, vous dites OK. Qu'est-ce que vous envoyez comme message ? Un message clair : ton refus est validé, ta position a du sens, et cela ne va pas détruire notre relation. Tu es juste différent.
Dire OK, c'est une déclaration de non-guerre.
OK ne signifie pas forcément ce que vous croyez. Attention parce que là, je sens que certains d'entre vous se disent "mais s'il dit OK, je cède." Non, OK ne veut pas dire que vous êtes d'accord avec lui. OK ne veut pas dire que vous abandonnez votre position. OK ne veut pas dire que vous cédez.
"OK" signifie simplement que vous acceptez le fait du désaccord. Vous reconnaissez qu'il n'est pas d'accord avec vous, vous reconnaissez qu'il est différent et c'est OK. C'est tout.
Mais pourquoi est-ce important que vous le disiez d'abord ? En le disant, vous vous sortez du déni de réalité, vous cessez de vous raconter "ce n'était pas censé se passer comme ça". Vous acceptez la réalité. Il ou elle a dit non. C'est un fait. Et je vais gérer ça intelligemment.
Pour vous, le OK crée une pause. Elle vous laisse du temps. Vous résistez à la tentation immédiate : la tentation d'expliquer, de négocier, de presser. Cette pause, c'est de l'or. Pensez aussi à respirer.
Pour l'autre, le OK est une surprise positive. Les gens s'attendent généralement à de la défensive ou à de l'agressivité après un refus. Quand vous dites OK au lieu de "ben si", "mais non, écoute", vous envoyez un signal presque contre-intuitif : la relation n'est pas en danger.
Comment pratiquer ce OK
Au début, dire "OK", oui, ça demande un effort. Il faut s'entraîner. Je ne vais pas vous mentir, vous devez vous forcer un peu. C'est exactement comme quand on enseigne aux enfants à dire "merci". Au début c'est difficile, puis c'est mécanique, puis c'est automatique. Et puis un jour, la gratitude devient réelle.
Plus vous pratiquez, plus vous voyez les effets. Vous remarquez l'autre qui se détend légèrement, qui perd un peu de cette raideur défensive. C'est l'apprentissage par répétition. Et comme pour apprendre à nager, il faut se jeter à l'eau. Aucun manuel ne remplace l'expérience. Vous êtes prêts à essayer ?
L'autre ne va pas penser "elle a lâché l'affaire !" Pourquoi ? Parce qu'après vous allez dire autre chose. Le OK n'est qu'une étape. La première marche, vous vous souvenez.
Fondements scientifiques de cette approche
Avant de continuer, je veux vous expliquer pourquoi tout ça fonctionne. Parce que c'est important que vous compreniez le fondement de ces marches. Cela vous permettra d'avoir confiance dans la méthode, même quand elle semblera contre-intuitive.
Imaginez que vous dites OK à quelqu'un. Qu'est-ce que vous faites vraiment ? Vous faites trois choses à la fois.
Premier fondement : l'écoute active
D'abord, vous respectez ce qui s'appelle l'écoute active. C'est une théorie classique en communication. Quand quelqu'un vous parle, c'est parce qu'il a besoin d'être entendu. C'est un besoin universel. Quand vous dites "OK", vous dites "je t'ai entendu". Et ton point de vue, il compte pour moi car nous sommes en relation. Ça s'appelle la reconnaissance.
Deuxième fondement : l'autodétermination
Ensuite, vous satisfaisez ce qui s'appelle les besoins d'autodétermination. Les psychologues ont découvert que les gens fonctionnent mieux quand trois choses sont vraies. D'abord, qu'ils ont une voix, qu'on les écoute et qu'on considère leurs idées. Deuxièmement, qu'ils sont reconnus comme capables, qu'on ne les infantilise pas, qu'on ne veut pas les dominer. Et troisièmement, qu'on les comprend et qu'on les voit.
Quand vous dites OK, vous dites déjà "tu as une voix, tu as le droit de dire non, et je vois que tu dis non". C'est déjà satisfaire le premier besoin.
Troisième fondement : la communication relationnelle
C'est crucial. Il y a ce qu'on appelle l'aspect contenu et l'aspect relation. Le OK communique principalement l'aspect relation. Vous dites : la relation est intacte.
Ce n'est pas magique, c'est simplement que vous comprenez les règles de la psychologie humaine et vous les appliquez.
Récapitulons rapidement ce qu'on vient de voir. On a d'abord compris qu'il faut résister avant d'agir. Ensuite on a découvert la première marche, dire OK. On a vu que celui qui dit non s'attend à une attaque et que le OK désamorce cette attente. Et puis, on a exploré les trois fondements scientifiques : l'écoute active, l'autodétermination et la communication relationnelle.
Deuxième marche : demander POURQUOI
Après le OK vient le cœur de la méthode : POURQUOI. C'est simple, c'est un seul mot. Et c'est probablement le dernier mot que vous avez envie de prononcer.
Vous, dans vos conflits, qu'est-ce qui vous vient naturellement ? Votre réflexe naturel, il est bien possible que ce soit d'expliquer, de justifier, éventuellement de forcer, ou de montrer par tous les arguments possibles que vous avez raison. Vous avez tant à dire. Vous savez pourquoi votre approche est bonne. Pour vous. Vous brûlez d'envie de convaincre.
Mais c'est exactement là qu'il faut vous arrêter. Et faire l'inverse.
Une petite histoire
Je vais vous raconter une histoire qui illustre parfaitement ce qui se passe dans nos conflits. Un porte-avions de la marine américaine est en formation dans la nuit. Soudain, un signal lumineux apparaît droit devant, dans l'axe de la flotte. L'amiral ordonne : "Ordonnez à ce navire de se dévier." Réponse en face : "Non."
L'amiral s'indigne : "Je suis l'amiral de la deuxième flotte. J'ai trois croiseurs, quatre torpilleurs, cinq porte-avions. Je vous ordonne de vous écarter." Réponse : "Non, c'est impossible."
L'amiral menace et puis vient la réponse finale : "Moi je suis escorté d'une mouette et je dois vous informer que nous ne parlons pas d'un navire, nous sommes sur la terre ferme, je suis le phare."
C'est absurde de se quereller avec un phare, n'est-ce pas ? Mais c'est exactement ce que nous faisons dans les désaccords. Nous argumentons contre une réalité que nous ne comprenons pas. Tant que l'amiral ne demande pas qui il affronte, il ne peut pas adapter son action. Il continue à ordonner à un phare de bouger.
Dans vos conflits, vous faites la même chose. Vous dépensez votre énergie à expliquer pourquoi l'autre devrait se déplacer sans jamais demander qu'est-ce qu'il fait qu'il refuse ? Pourquoi il refuse ?
OK, pourquoi tu ne veux pas ? C'est déjà la première réaction à avoir. Si l'amiral avait posé cette question, la réponse aurait été "parce que je suis un phare, je préviens un danger". Et voilà, c'est fini, tout change.
Vous, vous savez déjà ce que vous voulez. Ce que vous ne savez pas, c'est ce que l'autre veut, ce que l'autre pense. Et c'est exactement ce que vous devez savoir.
Quand vous posez la question pourquoi et que vous écoutez vraiment, vous recevez des informations précieuses. Ces informations ne vous engagent pas. Vous n'êtes pas en train de dire "d'accord, tu as raison. D'accord, je vais faire comme toi". Vous écoutez simplement pour augmenter votre vision de la réalité, pour comprendre la relation.
L'autre fait partie de votre réalité, vous êtes en relation avec. Sa vision, ses contraintes, ses objectifs, ce sont des pièces du puzzle. Tant que vous n'avez que votre vision, vous naviguez à l'aveuglette. Dès que vous intégrez sa vision, le champ des possibles s'élargit.
C'est un pur calcul d'intérêt. Si vous avez une chance que l'autre dise oui, c'est parce que vous allez lui demander ce qu'il veut, ce qui est important pour lui.
L'invitation est simple : passez du "ben si parce que" au "d'accord et pourquoi ?" Ces deux approches n'ont rien en commun. L'une est primitive, c'est le rapport de force. L'autre est civilisée, relationnelle, c'est s'intéresser à l'autre. Et s'intéresser à l'autre, ce n'est pas une question de morale, c'est une question de survie stratégique.
Troisième marche : reformuler
On a vu la première marche, dire OK. Maintenant on vient de découvrir la deuxième marche, demander pourquoi. C'est le cœur de la méthode, c'est la porte vers les solutions. Mais il y a une troisième marche et elle est cruciale.
Poser la question pourquoi suffit parfois. Mais quand la situation est plus complexe, quand il y a plusieurs couches, ce n'est pas assez de comprendre en silence. Il faut que l'autre sache, en première étape, que vous avez compris. C'est la fameuse reformulation.
Quand quelqu'un explique son non, c'est parce qu'il veut être compris. C'est un besoin fondamental. Quand vous reformulez, quand vous redites avec vos propres mots ce que vous avez entendu, vous dites à l'autre "oui, tu as été écouté, je t'ai entendu".
Cette reformulation provoque une réaction presque physiologique. Les sourcils de l'autre se lèvent légèrement. C'est un signe universel de non-agression. C'est exactement l'inverse de ce qui se passe quand on prépare un conflit. On fronce les sourcils pour protéger les yeux.
Reformuler, c'est vérifier : "Donc si j'ai bien compris, ce que tu demandes c'est..." Et vous résumez. "C'est ça ?" Et l'autre répond oui. 99 fois sur 100, il sera ravi. On adore être compris.
Comment bien reformuler sans répéter
La reformulation n'est pas une répétition mot pour mot. C'est redire la substance avec vos propres mots. Vous vérifiez que vous avez capté l'essentiel. S'il dit non, vous continuez : "Pardon, qu'est-ce que j'ai raté ?" Et vous écoutez de nouveau.
En reformulant, plusieurs choses se produisent : [list]
Plus vous vous concentrez sur les informations provenant de la personne, mieux vous arriverez à adapter votre réponse. Plus vous posez de questions, plus l'autre parle, plus vous comprenez et mieux c'est pour vous deux. C'est un calcul simple : plus d'informations = plus d'options. Plus d'options = plus de chances de trouver une solution qui fonctionne.
Une fois que l'autre a dit "oui c'est bien ça", vous êtes à un point tournant. À ce moment-là, vous avez prouvé que vous écoutez. Une personne qui sait qu'elle a été entendue est une personne qui est ensuite disposée à vous écouter.
Si vous n'avez pas obtenu ce oui, si vous ne lui avez pas prouvé qu'il a été compris, il continuera à argumenter, à se justifier, à défendre sa position. Tant que la personne en face de vous ne croit pas avoir été entendue, elle va rester dans une posture défensive.
Dès que vous avez le oui, vous avez changé la dynamique : de conflit en dynamique de collaboration.
Trois exemples concrets
Récapitulons rapidement ce qu'on vient de voir sur les trois marches. Première marche : dire OK pour désamorcer la défensive. Deuxième marche : demander pourquoi pour ouvrir la porte vers les solutions. Troisième marche : reformuler pour prouver que vous avez compris.
Jusque-là, on a compris la théorie. Maintenant, la question, c'est comment ça marche concrètement. Je vais vous donner trois exemples concrets, trois contextes différents pour que vous voyiez comment appliquer ces trois marches.
Premier exemple : une médiation commerciale
Un prestataire en sous-traitance propose une approche agile à son client. Le client répond "non, ce n'est pas adapté à nos contraintes".
Approche basique (celle qui escalade) : "Mais si, écoutez, l'agile, c'est justement flexible, c'est l'avantage." Vous voyez le problème. On argumente, on explique, on pousse.
Approche des trois marches : "OK, d'accord. Vous dites que ce n'est pas adapté à vos contraintes, qu'est-ce qui pose problème ?"
Le client répond : "Nous on a besoin d'une visibilité complète dès le départ, on doit présenter le calendrier et les livrables au conseil d'administration. L'agile ça signifie pour nous pas de vision à long terme, c'est trop flou."
"Si je comprends bien, ce que vous devez avoir, c'est un scope clair et un calendrier prévisible. Parce que vous devez rendre des comptes à votre gouvernance, c'est ça ?"
"Oui, exactement."
À ce moment, vous pouvez explorer : "Et si on vous présente une approche hybride, agile dans l'exécution, mais avec des jalons et des livrables figés ?" Vous voyez la différence ?
Deuxième exemple : une négociation d'héritage
Deux héritiers sont en désaccord sur la répartition des biens. L'un veut vendre rapidement, l'autre refuse.
Approche basique : "Pourquoi tu veux bloquer la vente ? C'est inefficace, ça coûte."
Approche des trois marches : "Je vois que tu ne veux pas vendre maintenant, c'est ça ? Qu'est-ce qui te retient ?"
L'autre héritier répond : "C'est la maison, c'est là que nos parents ont vécu, où j'ai grandi. Je n'arrive pas à lâcher prise."
"Si je comprends bien, ce n'est pas vraiment une question pratique ou d'argent. C'est qu'il y a une charge émotionnelle pour toi, du sens attaché à ce lieu, c'est ça ?"
"Oui, c'est exactement ça."
Maintenant vous pouvez envisager d'autres options : une période de transition avant-vente, conserver certains objets symboliques, diviser autrement. Des solutions que vous n'auriez jamais imaginées sans comprendre d'abord.
Troisième exemple : un contentieux sur une construction
Un propriétaire reproche à un entrepreneur les délais dépassés. L'entrepreneur rejette la responsabilité.
Approche basique : "C'est toi qui as retardé la livraison des matériaux. Je peux te montrer les emails." On attaque, on accuse, on prouve qu'on a raison.
Approche des trois marches : "OK, je vois qu'on a des visions différentes de la situation. Aide-moi à comprendre. Selon toi, ce qui s'est passé, c'est quoi ?"
L'entrepreneur répond : "Il y a eu des imprévus techniques qu'on n'avait pas prévus. Et puis, ton site n'était pas accessible les deux premiers mois à cause de tes problèmes d'occupation."
"Donc, toi, tu vois deux facteurs : des difficultés techniques qu'on ne pouvait pas anticiper et une charge de travail réduite en début de chantier, c'est bien ça ?"
"Oui."
À partir de là, vous pouvez distinguer qu'est-ce qui était prévisible, qu'est-ce qui ne l'était pas, comment ajuster les délais et les coûts de façon équitable.
Vous voyez maintenant comment ces trois marches se déploient dans des contextes variés ? Médiation commerciale, héritage, construction, c'est toujours les mêmes principes : OK, pourquoi, reformulation.
Les trois valeurs qui rendent la méthode puissante
Ces trois étapes fondamentales reposent sur des valeurs spécifiques. Je veux qu'on prenne un moment pour en parler parce que comprendre les valeurs derrière la méthode, ça vous aide à l'appliquer avec conviction et peut-être de trouver d'autres mots plus appropriés pour vous.
Première valeur : la curiosité
Acceptez que votre vision est partielle. Si vous vous laissez mener par la curiosité, curiosité envers l'autre, envers la situation, envers ce qui peut vous échapper, vous commencez déjà à dénouer. Vous reconnaissez que votre vision est partielle. Et vous ? Vous êtes curieux dans vos relations ? Ou vous êtes sûr d'avoir raison ?
Deuxième valeur : l'humilité
L'autre est une partie du puzzle. Reconnaître que l'autre traite l'information différemment de vous, que sa logique n'est pas la vôtre, que vous n'aviez peut-être pas vu tous les tenants et les aboutissants. C'est l'humilité de dire "j'avais une partie du puzzle, donc montre-moi la tienne si on doit arriver à trouver une solution pour quelque chose de commun".
Troisième valeur : la temporalité
Prendre le temps d'écouter vraiment. Ces trois marches exigent de prendre du temps. Vous ne foncez pas la tête baissée, vous faites une pause. OK, vous écoutez. Pourquoi ? Vous vérifiez, puis reformulation. Cette temporalité crée de l'espace pour qu'une intelligence collective émerge.
Ces trois marches : OK, pourquoi, reformulation, ce sont les fondations absolues. Sans elles, rien ne se construit. Vous pouvez utiliser des expressions différentes. Mais sachez qu'avec elles, vous avez déjà transformé la dynamique. Vous n'êtes plus en opposition. Vous êtes en compréhension mutuelle.
C'est simple en théorie. Dire OK, demander pourquoi, reformuler. En pratique, ça demande de l'entraînement. Cela demande aussi de l'humilité face aux réactions qui vont surgir. L'envie d'argumenter reviendra. La tentation d'expliquer sera forte.
Ce n'est pas grave de laisser l'argumentaire surgir une fois. Ce qui compte, c'est d'arrêter avant de détruire les arguments de l'autre. Avant que le ping-pong commence : "Oui mais, oui mais, oui mais, non !"
Dès que vous reconnaissez ce pattern, vous changez de tactique, vous vous reposez une question : qu'est-ce que je ne comprends pas encore ?
La compréhension c'est le cœur de la méthode
Mais comprendre ne suffit pas. Une fois que vous avez posé les fondations, il faut construire. Et c'est ce que nous verrons dans le prochain épisode. Comment passer de la compréhension à la co-construction ? Comment juxtaposer vos points de vue sans les opposer ? Et comment transformer deux positions contraires en une seule énigme passionnante à résoudre ensemble ?
Maintenant que vous savez identifier les trois marches de la compréhension, la question devient : comment co-construire à partir de là ? C'est exactement ce qu'on va voir dans le prochain épisode.
Reprenons les trois points essentiels de cet épisode
On a vu qu'il existe une troisième voie, une voie qui remonte au lieu de descendre. Ensuite on a découvert qu'il faut d'abord résister, résister à l'envie d'argumenter, de menacer, d'attaquer.
Puis on a exploré les trois marches fondamentales : [list]
Et on a vu que ces trois marches reposent sur trois valeurs : la curiosité, l'humilité et la temporalité.
Chez Resovco, nous pensons que ces trois marches sont le fondement de toute résolution de conflits durables, parce qu'elles transforment une opposition en compréhension mutuelle.
Un petit exercice pratique
La prochaine fois que quelqu'un vous dit non, essayez les trois marches :
Un : Dites OK. Vraiment, même si c'est difficile. Vous pouvez dire "bon, d'accord, comme vous voulez".
Deux : Demandez pourquoi. "Qu'est-ce qui te retient ? Qu'est-ce qui pose problème ? C'est quoi le problème ? Comment tu entends ce que je te demande ? Qu'est-ce qui se passe pour toi ?"
Trois : Reformulez. "Si je comprends bien ce que tu dis, c'est... c'est ça ? Ou quand tu me dis ça, j'entends... c'est ça ?"
Observez ce qui change dans votre ressenti, dans l'attitude de l'autre, dans la qualité de la conversation. Et notez-le, vraiment, prenez des notes, parce que vous allez apprendre énormément sur vous-même et sur vos conflits et vos relations.
Si vous sentez que vous êtes bloqué dans un conflit, que vous avez essayé ces marches mais que ça ne suffit pas et que vous n'arrivez pas à démêler tout ça seul, n'hésitez pas à nous contacter chez Resovco. Nous proposons des accompagnements personnalisés en coaching et médiation qui vous aident à faire cette analyse en profondeur.
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter ou consulter www.resovco.fr. Et si vous avez des questions, des situations dont vous aimeriez qu'on parle dans un prochain épisode, écrivez-nous. Vos questions nourrissent notre réflexion.
À très bientôt.
Conclusion
Merci d'avoir écouté cet épisode d'Au cœur du conflit, le podcast qui révèle les angles morts de vos conflits. Pour aller plus loin et débloquer vos situations complexes, retrouvez tous nos accompagnements sur www.resovco.fr.
Resovco, votre cabinet spécialiste en gestion de conflits, conseils personnalisés, coaching stratégique et médiation pour vos situations professionnelles, familiales et personnelles.
Si cet épisode vous a apporté des clés de compréhension et des outils, abonnez-vous et partagez-le. Vos questions et vos situations sont les bienvenus. Au cœur du conflit, un podcast Resovco.
Karine BIAVA - RESOVCO (2025)
Consultante, coach et médiatrice en résolution de conflits
RESOV'CO Cabinet de Conseils et de Coaching en gestion de conflits – Cabinet de Médiation
Site RESOV'CO - https://www.resovco.fr
Nous connaitre - https://www.resovco.fr/a-propos
Linkedin - https://www.linkedin.com/in/karine-biava-239205333/
Blog - https://www.resovco.fr/blog
Chaine YOUTUBE - https://www.youtube.com/@aucoeurdevosconflits